Que serait Van Gogh sans le docteur Gachet ? S’il n’est pas aisé de répondre à cette interrogation, une chose est certaine cependant, on peut s’attendre à de belles enchères dès ces deux noms sont associés. Reproduite en page 43 de la Gazette n° 18 (voir l'article La gravure de Dürer à Van Gogh de la Gazette n° 18, page 43), l’eau-forte et pointe sèche de L’Homme à la pipe (portrait du Dr Paul Gachet) (14,8 x 18 cm) du peintre néerlandais, une feuille de 1890, s’est ainsi envolée à 204 800 €. Le prix de la rareté, puisqu’elle est annotée de la main même du docteur comme «unique eau forte de Vincent Van Gogh». Contemporain de ce dernier, Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) arrivait ex æquo avec La Clownesse assise (Mademoiselle Ch-U-Ka-O), lithographie en couleurs de 1896 sur vélin blanc mince filigrané des noms de l’éditeur et de l’artiste. Le tirage en est limité à 100 épreuves. Employant trois techniques de taille douce – eau-forte, pointe sèche et aquatinte – pour réaliser vers 1879-1880 Au Louvre, musée des antiques : la galerie étrusque (Mary Cassatt au Louvre) — voir ci-contre — sur vergé crème filigrané Arches, Edgar Degas (1834-1917) se hisse à la deuxième place en totalisant 153 600 €. Tirée en 1893, la lithographie sur vélin glacé crème de Miss Loïe Fuller (28 x 38 cm) par Toulouse-Lautrec – encore lui – obtenait 89 600 €. Un ensemble de dix lithographies (50,3 x 33 cm) exécutées en 1925-1926 sur vélin crème, numérotées et signées par Henri Matisse (1869-1954), de la série des «Dix danseuses» changeait de mains à 77 500 €. Au rang des estampes anciennes, Albrecht Dürer (1471-1528) se distinguait à hauteur de 43 520 € pour Le Songe du docteur (11,8 x 18,5 cm), épreuve exécutée vers 1498 sur vergé mince avec filigrane «à la tête de bœuf». Pour finir sur le thème de cette vacation, mentionnons les 1 920 € frappés pour L’Imprimeur (33 x 26 cm), eau-forte de 1642 due à Abraham Bosse (vers 1602-1676), illustrant le procédé d’impression des planches de taille douce.