À Deauville, l’école française du XXe siècle donnait le ton, lors d’une session où apparaissaient les deux ténors que tout oppose, accompagnés de Combas et Toffoli.
Sans surprise, c’est un paysage au charme discret de Maurice Utrillo qui décrochait la meilleure enchère de 45 360 € : La Petite Usine, peinte vers 1950. Les ingrédients habituels du chroniqueur de la Butte sont au rendez-vous sur la toile (25,5 x 36,5 cm), d’un iconique moulin à vent aux passantes chapeautées, mais cette fois surmontés de cheminées d’usine… Un univers bien différent de celui élaboré par Geer Van Velde dès la fin des années 1930, et qui s’épanouit ici avec Sans titre, une toile exécutée en 1942 à Cagnes. L’artiste d’originehollandaise y démontre son art des structures formant des motifs complexes, soulignés de couleurs délicates. Un bel exemple de son travail, passé par la galerie Maeght (81 x 100 cm), qui trouvait amateur à 37 800 €. Puis, l’art solide de Louis Toffoli séduisait à hauteur de 17 640 €, illustré par Les Buffles dans la rizière, une toile de 1976 signée et titrée (114 x 162 cm) ; elle avait fait sa première apparition à la galerie Drouant cette année-là. Plus érotique, une huile sur papier fort marouflé de Robert Combas Sans titre (30 x 24 cm), portant au dos le cachet de la galerie Brugier-Rigail, s’animait contre 13 230 €. En matière de sculptures, deux œuvres sont à retenir, et d’abord la Jeune fille de Bou Saâda modelée par Louis-Ernest Barrias ; il s’agit là de sa fonte par Susse Frères éditeurs en bronze à patines or, vieil argent et brune, avec turquoises enchâssées (voir l'article Un charme oriental par Louis-Ernest Barrias de la Gazette n° 20, page 110), dont la grâce captait 28 980 €. La seconde pièce relevait de l’art de François Pompon : une Petite génisse, un plâtre original d’atelier pour l’unique fonte en bronze argenté de 1909, et marqué «Pompon» en dessous de la terrasse (11,2 x 13,8 x 7,7cm). Doté d’un certificat de Liliane Colas, l’animal partait à 14 490 €.