Rendez-vous pascal très attendu, ces trois jours de ventes cannoises ont porté leurs fruits, mêlant tableaux de maîtres modernes, bijoux de grandes maisons et vins d’exception.
Maurice Utrillo (1883-1955), Avenue de Versailles et la tour Eiffel, vers 1921, huile sur toile signée en bas à droite, 65 x 92 cm. Adjugé : 225 900 €
Maurice Utrillo (1883-1955), Avenue de Versailles et la tour Eiffel, vers 1921, huile sur toile signée en bas à droite, 65 x 92 cm. Adjugé : 225 900 €
Au cœur de cette dispersion, le dimanche 17 avril, se détachaient des toiles aux signatures recherchées, dont la vedette était bien ce poétique paysage urbain de Maurice Utrillo, décrivant l’Avenue de Versailles et la tour Eiffel. La toile (65 x 92 cm), peinte vers 1921, provient de la prestigieuse collection de Pierre Levasseur, industriel et artiste, admirateur d’Utrillo qui le conseilla dans ses acquisitions. Elle est aussi indexée sous le n° 2 923 dans le catalogue de l’œuvre complet par Pétridès. Tenant d’une abstraction lyrique marquée par la plus grande sobriété formelle, Olivier Debré signait ici des Bateaux taches grises sur un fond vert ; le tableau (65 x 81 cm), titré et daté au dos de 1962, a été adjugé pour 31 400 €. Plus intimiste, l’œuvre du peintre parisien Maurice Mendjisky s’attache à rendre des visages à travers des portraits sensibles, tel celui de Rose son épouse (92 x 65 cm), exécuté sur toile vers 1925 (18 825 €). Pour clore cette journée, signalons que le tableau de Georges Mathieu Haine d’orgueil (voir l'article Georges Mathieu philosophede la Gazette n° 14, page 104) n’a pas trouvé preneur. Changement d’atmosphère avec le chapitre suivant, consacré aux arts décoratifs : sa première pépite s’avérait être la réplique de la fameuse commode de Joseph Stöckel et Guillaume Benneman, commandée par Marie-Antoinette pour Compiègne… Il s’agit là d’une somptueuse réalisation de François Linke, qui reproduit vers 1900 ce meuble constitué d’acajou, de placage d’acajou, de bronzes ciselés, dorés, et de plaques en biscuit de Wedgwood (98 x 169 x 62,5 cm). On se le disputait jusqu’à 74 050 €. Le lundi 18 avril, place à la haute joaillerie, qui s’illustrait en particulier avec l’impressionnante bague griffée Van Cleef & Arpels, en platine, sertie d’un saphir rectangulaire pesant 9,80 ct et épaulé de deux diamants poire pour un total d’environ 1,10 ct (couleur E/F et pureté VVS/VS (voir l'article Bleu profond par Van Cleef & Arpelsde la Gazette n° 15, page 102) ; elle brillait à votre doigt pour 151 900 €.
Installé dès 1925 avec son épouse Berthe Combes dans le village de Rueil-la-Gadelière (Eure-et-Loir) — lieu paisible où il finira ses jours — Maurice de Vlaminck (1876-1958) a puisé maints motifs picturaux dans son environnement rural. Arpentant routes, chemins et bourgs, il en tire des visions sous de grands ciels orageux. Ce Paysage au pont, fort enlevé, semble balayé par un vent très perceptible… L’huile sur toile, bien signée en bas à droite (38 x 46 cm), était accompagnée d’une attestation du Wildenstein Institute ; aussi devait-elle trouver amateur à 31 400 €.Dans les années 1960, le sculpteur César (1921-1998) procède à différentes empreintes anatomiques, et notamment les siennes, inaugurées par l’iconique Pouce géant. Son visage s’impose aussi comme un thème favori, reproduit dans les matériaux les plus divers : matière plastique, acier, cristal, papier, plâtre… En 1984-1996, il réalise son Autoportrait quadrillé (53 x 23 x 20 cm) ; cette épreuve en bronze à patine brun nuancé est une fonte d’édition signée en bas à droite sur le socle, avec le cachet de fondeur Bocquel et numérotée «EA 2/4». Elle obtenait 18 200 €.Le samedi 16 avril, ce sont les grands vins et autres alcools rares qui ouvraient le bal de ces ventes de Pâques. Y triomphait avec 112 850 € un assortiment de douze bouteilles grand cru du domaine de la Romanée-Conti, à Vosne-Romanée, au millésime de 1999. Sa caisse d’origine en bois recélait une romanée-conti, trois la-tâche, deux richebourg, deux grands-échézeaux, deux romanée-saint-vivant et deux échézeaux. Un semblable lot composé de douze bouteilles, toujours grand cru du domaine de la Romanée-Conti, mais de 1997, recevait 68 200 €.Parmi les meilleurs résultats glanés par la haute joaillerie le lundi 18 avril, il y a aussi les 51 450 € inscrits par cette élégante bague signée Boucheron. Sa monture en platine retient un panier en or jaune, serti en son centre d’une belle émeraude de Colombie ; la gemme rectangulaire à pans coupés, d’un vert soutenu, pèse environ 5,45 ct et est épaulée de deux diamants taper (poids brut 5 g). Ce bijou a été réalisé par l’atelier parisien d’André Vassort, l’un des fabricants français les plus prestigieux du XXesiècle, étroitement lié aux maisons de la place Vendôme.
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