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Une verseuse ardennaise du XVIIIe au décor de chasse

Publié le , par Philippe Dufour
Vente le 13 mars 2018 - 14:15 (CET) - 13, rue Traverse - 29212 Brest

Loin de son pays d’origine, une exceptionnelle verseuse en argent s’illustrait à Brest en emportant 50 220 €, soit plus de quatre fois son estimation moyenne (voir Gazette n° 10, page 149). Sommée d’un étonnant décor cynégétique mettant en scène un cerf nageant, complété d’un cor de chasse et d’une branche de chêne, elle...

Sedan, 1775-1776. Jean-François Tugot (reçu maître en 1772), verseuse en argent piriforme,... Une verseuse ardennaise du XVIIIe au décor de chasse
Sedan, 1775-1776. Jean-François Tugot (reçu maître en 1772), verseuse en argent piriforme, h. 29 cm, poids 1 080 g.
Adjugé : 50 220 €

Loin de son pays d’origine, une exceptionnelle verseuse en argent s’illustrait à Brest en emportant 50 220 €, soit plus de quatre fois son estimation moyenne (voir Gazette n° 10, page 149). Sommée d’un étonnant décor cynégétique mettant en scène un cerf nageant, complété d’un cor de chasse et d’une branche de chêne, elle a été exécutée à Sedan en 1775-1776 par l’orfèvre Jean-François Tugot, reçu maître à Metz pour Sedan en 1772, et qui figura sur les registres de Charleville en 1776. Au XVIIIe siècle, l’orfèvrerie connaît à Sedan un véritable âge d’or, soutenu par les commandes d’une clientèle enrichie par le commerce des draps. La plupart des maîtres ardennais ont d’ailleurs pignon sur rue dans cette citadelle, l’une des plus grandes d’Europe. Tugot, lui, « quitte la ville militaire en avril 1776, ce qui laisse supposer que la verseuse aurait été achevée à Charleville», précise Thierry Mulette, spécialiste de l’orfèvrerie ardennaise. Parmi les bons résultats de cette vacation, on notait aussi les 35 340 € accordés à un bougeoir à main, qui a vu le jour à Marseille en 1748 grâce au talent de Jacques-Joseph Giraud, reçu en 1707, comme en témoigne son second poinçon. Une pièce qui, par sa qualité d’exécution en argent fondu et ciselé, peut être considérée comme un des chefs-d’œuvre de cet orfèvre phocéen. Suivait une théière, fabriquée à Bordeaux en 1787-1788, par Michel Roquillet, reçu en 1777 ; piriforme, son corps était entièrement ciselé d’un bandeau d’enroulements, rinceaux feuillagés et feuilles d’acanthe encadrées de deux frises de perle, et il fallait prévoir 13 144 € pour s’en saisir. Une coupe rarissime à deux anses en argent, probablement de Béziers vers 1690, avec 11 036 €, illustrait ensuite les productions de l’école languedocienne. Donnons encore le meilleur prix attribué aux bijoux : ces 23 560 €, pour une bague en or jaune et platine ornée d’une splendide émeraude naturelle de Colombie, de taille coussin de 3,95 ct, et épaulée d’un pavage de diamants de taille ancienne dont quatre plus importants, un travail français vers 1935 d’un poids brut de 10,74 g. 

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