L’histoire d’amour entre Jacques Majorelle (1886-1962) et le Maroc est si belle qu’elle n’en finit pas de se raconter, tableaux à l’appui. À Drouot, la semaine dernière, c’était au moyen de deux œuvres, une gouache de mai 1926 (voir Gazette no 14 du 6 avril, page 64) montrant une Vue de la Kasbah. Tagadirt n’Bour (64,5 x 49 cm) en dévoilant ses ocres pour 33 480 €, et une huile et technique mixte sur Isorel, intitulée Le Moussem de Bokhari (reproduite ci-contre). Cette dernière relate un «moussem», l’une des fêtes les plus populaires du Sud marocain la renommée de certains dépassent largement les frontières du pays, comme celui des amandiers à Tafraout en février, celui des dattes à Erfoud en octobre ou encore celui des roses à Kalaat M’gouna, en mai. Majorelle, si enclin à découvrir le royaume chérifien de l’intérieur et en profondeur, ne pouvait laisser échapper ce thème, et l’a peint à plusieurs reprises. Il est aussi pour lui l’occasion de montrer son talent à fixer une assemblée de personnes et de jouer avec la lumière et les ombres des couleurs chaudes de l’Atlas.