Une question d’attribution…

Nul doute que les enchérisseurs qui ont longuement bataillé pour ce dessin, avant que l’un d’entre eux ne l’emporte finalement à 1 401 200 €, espèrent le rattacher au maître plutôt qu’à l’élève. Giovanni Francesco Penni (1488-1528), natif de Florence, est formé à Rome et devient l’un des collaborateurs attitrés de Raphaël (1483-1520). À l’hiver 2012, le musée du Louvre a consacré une exposition au maître d’Urbino («Raphaël, les dernières années», octobre 2012-janvier 2013), résultant d’un long travail scientifique pour tenter de démêler ce qui était de sa main de ce qui pouvait être attribué à son atelier, et notamment à ses deux principaux collaborateurs : Giulio Romano (1492/1499-1546) et Giovanni Francesco Penni (1488-1528). Vincent Delieuvin, conservateur au département des peintures du Louvre et commissaire de l’événement, avait alors précisé : «Raphaël s’entoure d’artistes très compétents, très capables, même s’il garde l’invention du tableau». C’est donc lui qui initiait les compositions, que Giovanni Francesco Penni mettait au propre. On apprenait encore qu’à son décès prématuré Romano et Penni prirent les rênes de l’atelier pour achever les commandes. On le constate, maître et collaborateurs étaient plus que proches et la question de l’attribution et donc celle subsidiaire de sa valeur ne sera pas simple à trancher. Déjà, de premières voix se font entendre pour signaler la faiblesse des figures des enfants… Selon la tradition familiale, cette feuille aurait été offerte par le peintre Léon Bonnat à l’archéologue et directeur de l’École française d’Athènes Théophile Homolle. Une piste à remonter.