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Une petite version de la Cariatide à l’urne

Publié le , par Claire Papon et Anne Foster
Vente le 27 mars 2019 - 14:00 (CET) - Salle 6 - Hôtel Drouot - 75009

Lors de l’inventaire d’une collection, une statuette haut perchée se révèle être un plâtre de Rodin. «Les collectionneurs auraient d’ailleurs pris un malin plaisir à nous regarder œuvrer ; ils se seraient amusés de l’étonnement suscité par la découverte», note le commissaire-priseur Brice Badin. Ils y avait là des objets...

Auguste Rodin (1840-1917), Cariatide à l’urne, petit modèle, version avec urne simplifiée... Une petite version de la Cariatide à l’urne
Auguste Rodin (1840-1917), Cariatide à l’urne, petit modèle, version avec urne simplifiée ouverte, dite aussi «Cariatide à la sphère, variante», épreuve en plâtre dédicacée «À mon ami Feyen-Perrin. A. Rodin» ; modèle conçu avant 1885-1886, épreuve en plâtre exécutée en 1886, 40 32 30 cm.
Estimation : 50 000/80 000 €

Lors de l’inventaire d’une collection, une statuette haut perchée se révèle être un plâtre de Rodin. «Les collectionneurs auraient d’ailleurs pris un malin plaisir à nous regarder œuvrer ; ils se seraient amusés de l’étonnement suscité par la découverte», note le commissaire-priseur Brice Badin. Ils y avait là des objets de qualité recélant une part de mystère, comme le cabinet de Gole (voir En couverture, Gazette n° 8, page 6) s’ouvrant sur un théâtre et un tiroir secret. Rodin aimait le plâtre, comme matériau facile à travailler et peu onéreux, mais surtout pour sa luminosité. Dans son atelier, les œuvres modelées en terre crue sont pour la plupart détruites après moulage ; le plâtre devient le plus souvent l’unique et fidèle transcription du modelage initial. En 1900, le sculpteur choisit pour sa grande exposition personnelle au pavillon de l’Alma un grand nombre de plâtres. L’effet saisissant en fut capté par les photos d’Eugène Druet. Les plâtres servaient aussi à Rodin comme cadeaux à des amis ou à des relations pouvant le soutenir auprès des autorités. Comme cela a dû être le cas pour le peintre Augustin Feyen-Perrin, vraisemblablement lié à l’obtention de la commande du monument à Bastien-Lepage devant être érigé à Damvillers, puis du monument à Claude Lorrain pour Nancy. Feyen-Perrin entretient des relations avec Antonin Proust, ministre des Arts sous le gouvernement de Gambetta, en 1881-1882. Le sujet de la cariatide supportant une sphère, une pierre ou une urne, occupa le maître à partir de 1883, date du plâtre du grand modèle, conservé au musée Rodin ; il finit par l’incorporer à la Porte de l’Enfer. Ici, des variantes et quelques retouches à la plastilline éclairent le processus de création.

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