Une nature morte aux pêches signée Roosenboom

Margaretha Roosenboom est une enfant de la balle, pourrait-on dire. Elle était en effet la fille de Nicolaas Roosenboom, peintre de paysages bruxellois reconnu, considéré comme l’un des élèves les plus talentueux d’Andreas Schelfhout dont il a hérité le goût pour les scènes hivernales. La mère de Margaretha n’est d’ailleurs autre que la fille de celui-ci, Maria Schelfhout. Cette enfant prodige, comme on l’imagine, apprend donc le métier avec son père et son grand-père à Bruxelles et à La Haye. Elle commence à montrer son travail dès l’âge de16 ans. Ses toiles sont particulièrement appréciées, jusqu’à l’étranger. Elle remporte ainsi des prix à l’Exposition universelle de Vienne, en 1873, et à celle de Chicago vingt ans plus tard. Installée à Voorburg, Margaretha s’est spécialisée dans la nature morte, donnant sa préférence à des compositions mêlant fruits et fleurs, comme pour cette toile où se côtoient des roses, des œillets rouges et des volubilis ainsi que des pêches et des raisins. Une œuvre qui révèle une grande délicatesse et un vibrant réalisme dans le traitement des couleurs et des matières. Symboles de l’ardeur amoureuse et de la grâce, les œillets sont associés aux volubilis bleus, une fleur, également appelée le liseron bleu, d’une grande sensualité, puisqu’elle s’enroule autour de son support avec sa tige grimpante. Margaretha inscrit par ailleurs cette nature morte en plein cœur de la nature. Une réminiscence peut-être des paysages familiaux ?