Auréolée de son statut de redécouverte, cette peinture orientaliste de Jacques Majorelle ne pouvait que remporter une belle victoire, accompagnée de petits soldats et d’une aiguière en faïence de Blois.
Au cours de ses périples aventureux au sud de l’Atlas, dans la vallée du Souss, le peintre d’origine lorraine a découvert à Tamgout La Kasbah du caïd Larbi Dardoui (voir l'article Un Majorelle redécouvert de la Gazette n° 24, page 156). Séduit par ses volumes géométriques, Majorelle en fera en 1927 le sujet d’une radieuse huile sur carton (50 x 61 cm), une œuvre à l’histoire excitante. Présent dans l’ouvrage de Florent Fels, Majorelle peintre du Sud édité en 1931, ainsi que dans le Répertoire de l’œuvre peint établi par Félix et Amélie Marcilhac (Norma, 2019), le tableau s’était de fait volatilisé depuis fort longtemps. On venait de le retrouver dans un château solognot, à l’occasion d’un inventaire successoral… Ce qui n’a pas manqué de déclencher une adjudication de 62 400 €, soit plus du double de son estimation haute. Derrière lui, s’avançait en ordre de bataille un très important lot de figurines militaires en composition, par Lucotte et divers fabricants, dans environ dix-sept boîtes comprenant, entre autres, soixante-douze pièces de «revue». Il changeait de commandement à raison de 9 000 €. Enfin, c’est une production locale, une étonnante aiguière (h. 38 cm) en faïence de Blois, signée par Ulysse Besnard, dit Ulysse (1826-1899), qui fermait la marche pour 8 400 € ; elle affiche une forme de nautile à motifs de volutes et une date : «avril 1877».