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Une invitation à la sieste signée Balthus

Publié le , par Anne Doridou-Heim
Vente le 16 mars 2018 - 14:00 (CET) - Salle 4 - Hôtel Drouot - 75009

Cette œuvre de Balthus (1908-2011), qui était la vedette annoncée de la vente inaugurale à Drouot d’Elsa Marie-Saint Germain (voir Gazette n° 10 du 9 mars, page 57), n’a pas déçu, tout au contraire. Estimée entre 200 000 et 300 000 €, elle sortait de sa torpeur estivale par un joli coup de marteau de 587 500 €. Un très...

Balthasar Klossowski, dit Balthus (1908-2001), La Sieste, 1958, huile sur toile,... Une invitation à la sieste signée Balthus
Balthasar Klossowski, dit Balthus (1908-2001), La Sieste, 1958, huile sur toile, 80 x 65 cm.
Adjugé : 587 500 €

Cette œuvre de Balthus (1908-2011), qui était la vedette annoncée de la vente inaugurale à Drouot d’Elsa Marie-Saint Germain (voir Gazette n° 10 du 9 mars, page 57), n’a pas déçu, tout au contraire. Estimée entre 200 000 et 300 000 €, elle sortait de sa torpeur estivale par un joli coup de marteau de 587 500 €. Un très bon présage pour la suite de cette jeune maison de ventes ! C’est au printemps de 1953, alors qu’il songe à quitter son atelier parisien et la mondanité qui l’accompagne pour se retirer dans un endroit paisible et se consacrer à son œuvre, que Balthus trouve le château de Chassy, dans le Morvan. Ce lieu calme et isolé, une bâtisse médiévale nichée au cœur d’une campagne «si belle, ample et sereine», correspond en tout point à son attente. Il y séjournera de 1954 à 1961 et y alternera paysages immobiles, intérieurs intemporels et figures de jeunes filles une période très prolifique, puisque sur les 240 huiles sur toile que compte son corpus, soixante-dix seront peintes à Chassy. Cette demoiselle endormie devant une fenêtre ouverte sur la nature, dont les traits sont à peine esquissés et la robe fondue dans celle du canapé, participe à sa quête d’une intimité suspendue dans le temps. Il l’exprimait lui-même, disant vouloir voulait immortaliser le moment de la fuite de l’enfance pour «maintenir à jamais ce qui disparaît déjà». En 1961, André Malraux, alors ministre de la Culture, le nomme directeur de l’Académie de France à Rome, ce qui signe la fin de son séjour dans la Nièvre et d’une période assez méconnue de son œuvre. Cette toile de 1958 participe à la remettre en lumière. Sur les cimaises, aux côtés de Balthus, deux peintures initialement considérées comme d’Ippolito Caffi (1809-1866) et dont un détail de l’une, La Bénédiction du pape Pie IX, ornait la couverture de la Gazette n° 7, étaient également attendues. Finalement présentées comme «attribuées à l’artiste et à son atelier», elles ne trouvaient pas preneur.

vendredi 16 mars 2018 - 14:00 (CET) - Live
Salle 4 - Hôtel Drouot - 75009
Marie-Saint Germain
Gazette Drouot
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