On y dispersait la collection du maître des lieux, l’antiquaire Samuel Roger, spécialisé en éléments de décor ancien, cheminées et autres vases Médicis, précédés cette fois par une fantastique horloge chinoise.
Dans le château du Lot-et-Garonne, c’est une pendule réalisée dans l’empire du Milieu sous la dynastie Qing, et plus précisément à la période Daoguang soit au début du XIXe siècle, qui fascinait les amateurs. Attribuable aux ateliers de Guangzhou, l’instrument à mesurer le temps présente un motif de fontaine, et relève du modèle Zimingzhong (ou cloche auto-sonnante) ; en bronze doré et ciselé, verre coloré et émail, la pièce extraordinaire est constituée de trois niveaux, avec des personnages animés. Et surtout, elle est surmontée d’une rose centrale tournoyante, entourée de dix marguerites qui se mettent à tourner lorsque la pendule s’anime. Haut d’un mètre, le spectaculaire objet a recueilli 260 000 €. Direction les jardins ensuite, pour aller admirer une paire de sphinges d’après un célèbre modèle d’Eugène Guillaume (1822-1905), créé pour l’entrée du musée de la Légion d’honneur à Paris. Cette version, en pierre reconstituée et des alentours de 1940 (127 x 180 x 70 cm), n’en attirait pas moins 46 800 €. Non loin de là, un bassin de style Louis XIV en pierre et fer forgé, mais d’époque 1880 (570 x 355 x 70 cm), affichait une forme rectangulaire dominée par sa colonne centrale – et recueillait 29 900 €. Une allégorie de la vigne donnait aussi ses formes opulentes à une statue représentant une femme à l’antique drapée, couronnée de pampres, et sortie vers 1860 des fonderies du Val d’Osne (165 x 57 cm), plébiscitée à 28 600 €. Et pour 20 800 €, on pouvait installer sur sa pelouse un charmant groupe d’enfants entrelacés, titré La Déclaration, sculpté au XVIIe siècle dans le goût des réalisations de Gérard Van Opstal (132 x 75 x 55 cm). Quant à la cheminée d’époque Louis XIII (voir l'article Antiquités architecturales et d’ornements de jardin de la Gazette n° 21, page 132), elle n’a pas trouvé preneur.