Jean Dunand est bien un grand maître de l’art délicat de la laque… La subtilité du traitement de ce panneau en atteste une nouvelle fois.
Jean Dunand (1877-1942) est un grand des arts décoratifs du XXe siècle. Touche-à-tout de génie, il a transcendé des matériaux ancestraux, tout particulièrement par son apport dans l’art de la laque – découvert à Paris et appris patiemment auprès du grand maître japonais Seizo Sugawara. La composition de ce panneau est particulièrement élaborée. Il met en scène deux personnages dans un jeu très étudié de motifs décoratifs, traités à la manière de paravents pour mieux perdre le regard et le promener sur toute la surface. Préciosité de la matière, chatoiement des ors, richesse chromatique… Cette surface plane irradie véritablement d’une lumière semblant venir de l’intérieur et entre ainsi dans la troisième dimension. Du grand art, intitulé Miniature persane I – il existe quatre autres panneaux de ce type exécutés en 1930 avant d’être exposés chez Georges Petit –, qui n’a pas manqué de se faire remarquer avant d’être happée à 42 160 €. C’est bien toute la féerie de l’Orient qui s’y déploie. Dans un tout autre univers, un vaste modèle de tapis (376 x 273 cm) – qui n’avait rien de persan ! – du peintre pop art américain Roy Lichtenstein (1923-1997) s’envolait à 17 360 €.