Figure emblématique de l’art déco, André Maire est resté dans les mémoires comme un peintre voyageur dont le style unique est lié à ses dessins au sépia, réalisés lors de ses pérégrinations. Il élabore en atelier, employant l’huile, une manière décorative très personnelle, faite de grands paysages idéalisés, où les architectures et les reliefs se détachent, grâce à un trait sûr, d’un fond en camaïeu brun et de ciels nuageux. De l’Indochine à Madagascar en passant par l’Afrique noire, Maire n’a cessé, de décrire avec précision et poésie les beautés du monde. N’étant pas destiné à de longues études, il fait ses classes à l’école municipale de dessin, place des Vosges à Paris, à partir de de 11 ans, avant de fréquenter les musées ainsi que la Grande Chaumière. Finalement, le peintre Émile Bernard sera son véritable mentor. En 1914, sollicité par le père d’André pour juger les talents du jeune homme, celui-ci est enthousiasmé et accepte de le prendre sous son aile. L’ancien peintre nabi, qui effectue à l’époque un retour à l’art des grands maîtres, inculque à son protégé les techniques classiques de la peinture. C’est lui qui l’initie, notamment, au sépia. En 1919, le service militaire permet à l’artiste de faire son premier grand voyage : l’Indochine. La découverte des ruines d’Angkor le confirme dans son attirance pour les lieux mystiques et son désir de rendre compte de la magie des paysages. Suivront l’Italie, notamment Venise, puis l’Espagne, où il séjournera plusieurs années, après sa réception à la Casa de Velázquez en 1930.