Le chapitre asiatique dégageait de délicates effluves avec une boîte en bois de santal, mais aussi un bodhisattva en bronze doré.
Les arts de la Chine arrivaient à pas feutrés en milieu d’autres spécialités, et ce sont eux qui une nouvelle fois cette semaine faisaient parler les enchères au plus haut. De fait, cette curieuse boîte en bois de santal, sculptée entre le XVIIIe et le XIXe siècle en fort relief de neuf dragons à cinq griffes, s’ouvrait pour attraper 242 440 €. Si le dragon est un animal fantastique très présent dans la cosmogonie de l’empire du Milieu, celui à cinq griffes est plus rare. Il est considéré comme le plus puissant de tous, et seul l’empereur et sa proche famille avaient le droit de l’arborer sur leurs vêtements. On comprend mieux l’intérêt que cet objet a suscité auprès des acheteurs chinois venus en très grand nombre à Paris. Le bois de santal choisi pour le réaliser est assez usité en Chine, au Népal et au Tibet pour les sculptures des temples et des monastères, ainsi que pour des objets d’ameublement. Deux raisons à cela : sa grande densité et dureté, qui rend possible la réalisation de décors, et les effluves qu’il dégage. L’œuvre la plus attendue de l’après-midi voir l'article Le seigneur qui regarde vers le bas de la Gazette no 22 du 7 juin, page 75 n’était pourtant pas celle-ci. Elle prenait la forme d’une statue en bronze doré (h. 46 cm), datée de la fin de l’époque Ming (XVIe-XVIIe siècle), représentant le bodhisattva Avalokiteshvara assis sur le lotus. Ce «seigneur de l’infinie compassion» s’élevait tout de même à 79 112 €. Et il ne perdait pas sa sérénité à voir une statuette tibétaine (h. 36,8 cm), exécutée quant à elle dans le style du XVIe siècle, le dépasser pour atteindre 114 840 €. Il s’agit cette fois de Vajrasattva, assis lui aussi sur une base lotiforme et tenant dans ses mains ses deux attributs, le vajra et le ghanta : un autre bodhisattva, dont le nom sanskrit signifie littéralement «être animé de diamant».