Panorama (avant-vente)
Maîtres modernes et contemporains s’étaient donné rendez-vous à Toulouse pour une dernière vente avant Noël. L’un d’entre eux était particulièrement attendu : Bernard Buffet. Il était l’auteur d’une peinture à la technique mixte nommée Josnes, la place, une vue villageoise de saison, puisque recouverte d’un léger voile de neige, déposé sur les chaussées et les toits. Peinte en 1976, elle concentre toutes les qualités recherchées dans l’œuvre du peintre dans ces années-là : acuité visionnaire du trait et couleurs sourdes, relevées ici d’une plage de jaune qui réveille la scène hivernale, en attirant l’attention sur le lieu de vie de la bourgade : son café. La magie opérait, et l’on décrochait cette toile à 41 372 €. Autre créateur du XXe siècle fort coté, Francis Picabia signait ici un Portrait de femme aux bras croisés, un dessin à la mine de plomb dûment muni de son certificat du comité Picabia. Représentant une jeune femme des années 1930, dont les yeux charbonneux et les sourcils appuyés sont mis en évidence, ce portrait sensuel était adjugé à 24 700 €. André Lhote suivait à quelque distance avec une composition très équilibrée, tant par ses lignes que par le choix des teintes, le rose et le bleu ; il s’agissait d’une aquarelle intitulée Nu au rideau bleu, une femme représentée sur fond de bateaux à quai. L’odalisque et ses rondeurs attiraient sans peine 4 322 €. Du côté des arts décoratifs, il faut mentionner le grand vase (88,5 cm de haut) portant la marque du Verre français, et évoqué dans la Gazette n° 44 (page 131). Ornée de jacinthes orangées sur fond jaune, la création de cette fabrique fondée par les frères Schneider emportait l’adhésion d’un collectionneur à hauteur de 8 768 €.
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