Le paravent du maître vietnamien était attendu de pied ferme, et son résultat en forme de record confirme l’engouement actuel pour ces véritables chefs-d’œuvre en rouge et or.
Étudiée dans la Gazette n° 41 (voir l'article Nguyen Gia Tri, maître des maîtres de la laque page 154), la somptueuse pièce de Nguyen Gia Tri, décrivant un Paysage vietnamien. Pagode Chua Thây, a fait l’objet d’une rixe d’enchères, entretenue par des acheteurs internationaux, dont l’un devait l’emporter pour 484 000 €. Avec ce score, multipliant par deux fois et demie son estimation haute, le paravent daté «1941» prend la troisième position dans le palmarès des meilleurs résultats enregistrés pour l’artiste, dans cette catégorie (source : Artnet). Il est vrai que, déployant ses six feuilles en bois laqué brun, rouge, orange et rehauts d’or, l’artefact (100 x 198 cm) est un parfait exemple des recherches complexes de Nguyen Gia Tri, un modèle pour ses compatriotes Pham Hau et Lê Quoc Loc, autres virtuoses de la laque vietnamienne. Rappelons encore que son motif central, la pagode Chua Thây, est un monument emblématique de Hanoï, haut lieu de pèlerinage bouddhique. Autre magicien des formes et des couleurs, Émile Gallé était représenté par une production des «Établissements» portant son nom et œuvrant après sa mort ; il s’agit d’un vase piriforme au décor d’arums (h. 35,5, diam. 35,5 cm), une épreuve réalisée en verre multicouche soufflé-moulé, jaune, vert sur fond orangé nuancé vert et aux motifs gravés en camée à l’acide, qui récoltait 35 090 €. Le bel objet apparaît d’ailleurs dans l’ouvrage de référence de Duncan et Bartha, Gallé, le verre (Bibliothèque des arts, 1985, reproduit à la page 197). Enfin, la peinture n’était pas oubliée grâce à une huile sur carton de Maximilien Luce, datant de 1905 et représentant un Paysage de campagne à l’étang (20 x 28,5 cm). Elle était à vous contre 7 260 €.