Récemment redécouverte et objet de toutes les attentions, cette toile de Romanelli gagne les collections de l’établissement francilien.
Derrière l’idée de la création du musée du Grand Siècle à Saint-Cloud, il y avait la volonté de présenter un panorama complet de la société française du XVIIe siècle, plus exactement du règne d’Henri IV à la Régence – soit 1589 à 1723. Son fonds constitué autour de la collection de Pierre Rosenberg va s’enrichir d’une redécouverte, cette huile sur toile de Giovanni Francesco Romanelli, l’un des meilleurs élèves de Pierre de Cortone, préemptée à 254 000 €. Cette acquisition muséale fait taire les polémiques autour du certificat d’exportation qui lui avait été attribué. La genèse de cette commande, passée par le cardinal Mazarin pour le décor de sa chambre, avait été évoquée en page 17 de la Gazette n° 41 (voir l'article La Justice « inutile » du cardinal Mazarin par Romanelli : une redécouverte). L’illustre prélat n’avait rien laissé au hasard en choisissant un peintre romain reconnu, membre honorable de l’académie de Saint-Luc, et décidant lui-même du thème : il dormirait sous les allégories de La Prudence et de La Justice. Après la réapparition de l’une il y a quelques années, aujourd’hui en mains privées, c’est donc au tour de la seconde de retrouver la lumière, et en grande pompe puisqu’elle rejoint un lieu où elle promet d’être restaurée – notamment débarrassée de ce voile jaune qui ternit les envolées–, étudiée et vue. Elle va pouvoir témoigner de l’importance de Romanelli pour la peinture française du Grand Siècle.