Une belle surprise récompensait cette page de coran en coufique, un document manuscrit du IXe ou du début du siècle suivant.
Détaillant sur vingt lignes, couchées en coufique à l’encre brune, un fragment (sourates 45, V. 24 à 46, V. 3) du Coran, ce manuscrit s’avançait modestement. Il repartait plus fièrement, nimbé d’un résultat de 216 480 €. Le livre sacré de l’Islam est divisé en 114 sourates (des chapitres), elles-mêmes divisées en versets. Du vivant de Mahomet (vers 570-632), il était transmis oralement, et c’est à la mort du Prophète que ses proches se mirent à collecter à l’écrit ses paroles. Longtemps, bien après l’invention de l’imprimerie, il ne circulera que produit par des copistes. La calligraphie coufique apparaît quant à elle au VIIIe siècle. À la différence des styles courants jusqu’alors usités dans le monde musulman, elle se distingue par l’emploi d’un trait fortement marqué, une composante horizontale soulignée et des éléments verticaux intervenant pour scander le mouvement de l’écriture. Cette manière, apportant beaucoup d’éclat et visant la perfection esthétique, perdurera jusqu’au Xe siècle, moment de rupture qui verra l’unité graphique se fissurer avec l’apparition au Maghreb et en Espagne d’une écriture spécifique. Dans un style beaucoup plus décoratif, un manuscrit iranien de poésies safavides, le Diwan de Djami, daté du mois de Rajab 998 (mai-juin 1590) et orné de cinq miniatures en pleine page avec marges florales animées d’un bestiaire, séduisait à 28 864 €. Quant à la Jeune Tunisienne (75 x 50,5 cm) de l’Autrichien Eduard Charlemont (1848-1906), nous observant en page 44 de la Gazette n° 3 (voir l'article Charlemont, un peintre académique européen), elle était décrochée à 26 240 €. Le peintre, formé classiquement à Vienne, effectue des voyages d’études en Égypte et en Tunisie, et à ce titre appartient à l’école orientaliste de son pays. Place ensuite à un Allemand qui, séduit par la remarquable dextérité des aquarellistes anglais, se fixe à Londres à l’âge de 27 ans pour atteindre leur maîtrise dans cette technique. Il y parviendra, ce que le Portrait d’homme au turban (34 x 24 cm) signé Carl Haag (1820-1915) démontrait à 15 876 €.