Après un petit tour de magie, ce tableau d’Alexander Alexandrovich Bashbeuk-Melikian sortait de son chapeau un record mondial.
L’artiste natif de Tbilissi est rare sur le marché, seulement vingt-deux de ses œuvres étant répertoriées (source : Artnet). Celle-ci, datée 1919 et titrée Le Magicien, y effectuait un tour de piste victorieux et décrochait un record du monde à 53 305 €. Alexander Alexandrovich Bashbeuk-Melikian (1891-1966) expose aux côtés de ses compatriotes géorgiens dans les salons de la fin des années 1910. Déjà, il y fait montre d’une identité personnelle, en marge des recherches des avant-gardes, et n’adhère à aucun groupe. Dans l’ouvrage qu’il lui a consacré en 2002 (Tigran Metz Publishing House), Henrik Igityan rappelle qu’il a exploré plusieurs pistes artistiques, parfois même contradictoires, mais qu’au début de sa carrière «son travail était plutôt sombre et monochromatique et se tournait vers les couleurs café foncées». Caractéristiques qui collent à cette toile occupée par un magicien, sa malle ouverte devant lui, entouré d’un Pierrot et d’un singe ainsi que de trois samovars cubo-futuristes sur des guéridons juponnés. Quant au thème de la magie, il l’a inspiré à plusieurs reprises. Cependant, selon les divers éléments réunis par les experts, cette peinture serait la première à l’avoir expérimenté. Coup de chapeau au maître pour ce tour réussi du premier jet !