La dispersion de plusieurs bibliothèques était l’occasion de redécouvrir une exceptionnelle édition originale, compilant la collection entière des antiquités de sir Hamilton.
Rappelons-en quelques mots la genèse de cet ouvrage monumental (voir l'article La collection Hamilton en images de la Gazette n° 17, page 30). Dès 1767, sir William Hamilton (1731-1803) demande à l’historien Hugues d’Hancarville (1719-1805) de présenter son ensemble d’antiquités gréco-romaines, pour beaucoup acquises à Naples et dans le sud de l’Italie. En résulteront ces quatre volumes in-plano, édités par François Morelli à Naples en 1766-1767, et intitulé Collection des antiquités étrusques, grecques et romaines, tirées du cabinet de M. Hamilton, envoyé extraordinaire de S. M. britannique en cour de Naples. Le texte était bilingue, anglais et français. On pouvait surtout en détailler les 520 planches d’après les dessins de Tierce, Beaulieu et Bracci ; un certain nombre d’entre elles sont coloriées sur un ton bistre (plus cinq en couleurs), pour reproduire le plus fidèlement possible les vases, sculptures et autres artefacts rassemblés par notre diplomate. Relié en demi-veau d’époque, il remportait 106 640 €. On redescendait de ces hauteurs avec une Histoire de Bretagne composée sur les titres et les auteurs originaux ; enrichie de plusieurs portraits et tombeaux en taille douce…, composée par Dom Gui Alexis Lobineau, une édition originale sortie des presses de François Muguet à Paris en 1707. Pour ces deux volumes grand in-folio reliés plein maroquin rouge à dos à nerfs à caissons richement ornés, et aux plats aux armes des États de Bretagne (dotés de 43 planches hors-texte), il fallait débourser 11 284 €. Enfin, les connaisseurs étaient comblés avec ces 55 volumes in-folio de la revue L’Art, un hebdomadaire illustré, édité à Paris et Londres par Ballue, de 1875 à 1893 chaque volume étant richement illustré de gravures sur bois, d’eaux-fortes et de photogravures (3 720 €).