Gazette Drouot logo print

Un Orphée et Eurydice d’enfer

Publié le , par Dimitri Joannides

L’œuvre de Gluck remaniée par Berlioz, créée au Théâtre-Lyrique en 1859, revient à l’Opéra-Comique avec un dispositif scénique décapant. Rencontre avec Aurélien Bory, son metteur en scène.

Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), Orphée ramenant Eurydice des enfers, 1861,... Un Orphée et Eurydice d’enfer
Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), Orphée ramenant Eurydice des enfers, 1861, huile sur toile, 112 x 137 cm, détail.
© Musée des Beaux-Arts de Houston
Le superbe théâtre à l’italienne de mille deux cents places, rénové de fond en comble il y a peu, se situe à quelques centaines de mètres de l’Hôtel Drouot. L’occasion de redécouvrir cette salle de spectacle mythique, ainsi qu’un chef-d’œuvre de Jean-Baptiste Corot intégré au décor de l’ Orphée et Eurydice qui s’y joue pour sept dates. Un siècle et demi avant Serge Diaghilev et ses Ballets russes, le compositeur allemand Christoph Willibald Gluck (1714-1787) avait déjà conceptualisé ce que les historiens du XX e  siècle allaient appeler art total : un type de spectacle où les décors et costumes jouent un rôle aussi primordial que les musiciens, chanteurs et danseurs. Lorsqu’il arrive à Paris en 1774, Gluck veut révolutionner l’art lyrique, mais reste curieusement engoncé dans les conventions de son temps. Avec sa trentième œuvre qu’est Orphée et Eurydice , opéra en trois actes créé à Vienne en 1762, il «propose une ouverture très conventionnelle pour l’époque et une fermeture catastrophique, sorte de happy end  où les deux amants, à l’encontre de ce que nous raconte le mythe, se retrouvent grâce à…
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.
Pour découvrir la suite, Abonnez-vous
Gazette Drouot logo
Déja abonné ?
Identifiez-vous