Monumental, ce taureau en bronze en impose, par son poids, 800 kg, et sa taille, plus de trois mètres de longueur. D’où une estimation élevée 180 000/200 000 € qui pourrait consacrer une œuvre rare dans la production de l’artiste espagnol Juan Ripollés, qui aborde là l’un des thèmes les plus représentés dans l’art ibérique. Le sculpteur nous a plutôt habitués à des œuvres colorées et poétiques, aux formes arrondies et à l’humour évident, à l’image de ses grandes réalisations sur le thème de la famille urbaine, exposées dans les rues de Valence durant l’année 2008. Mais ce taureau est devenu l’une de ses créations les plus emblématiques. Elle est connue dans de nombreux pays puisque Ripollés en a créé une série de 30 exemplaires monumentaux, qui ont été vus dans toute l’Espagne grâce à une exposition itinérante, et par la suite dans les grandes métropoles européennes. L’animal a été présenté pour la première fois à Madrid, en présence du roi d’Espagne, avant de partir pour l’étranger à la fin des années 1990. Ayant passé son enfance à Castellón de la Plana, au nord de Valence, Ripollés vit de «petits boulots» tout en commençant des études de dessin, avant de s’installer à Paris, en 1954. Il y expose à la galerie Drouant avant de retourner en Espagne. Il réalise aussi bien des dessins et des tableaux que des gravures et des sculptures, qu’il expose dans le monde entier : en France et notamment à la FIAC, au Mexique, en Hollande, mais aussi aux États-Unis, où le marchand Léon Amiel se charge de faire connaître son travail. Depuis dix ans, il passe une grande partie de son temps en Chine et à Taïwan. Les Asiatiques, particulièrement friands de ses sculptures monumentales, apprécient en effet la personnalité atypique de cet artiste à l’allure excentrique qui ne vit que pour sa passion créatrice.