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Un instant du quotidien saisi par Camille Pissarro

Publié le , par Christophe Provot
Vente le 05 avril 2023 - 14:00 (CEST) - 9, avenue Matignon - 75008 Paris

Peinte à Pontoise, où l’artiste réside avec sa famille depuis 1872, cette huile sur toile illustre son talent à rendre avec fidélité les moments les plus paisibles.

Camille Pissarro (1830-1903), Julie épluchant des légumes, 1878, huile sur toile... Un instant du quotidien saisi par Camille Pissarro

Camille Pissarro (1830-1903), Julie épluchant des légumes, 1878, huile sur toile signée et datée, 46,3 x 55,6 cm.

Estimation : 300 000/500 000 €

Camille Pissarro quitte Louveciennes, où il est revenu après son bref séjour londonien, en août 1872, et s’installe à Pontoise pour la seconde fois. Ce séjour marque un tournant dans sa carrière. Lui qui, jusqu’à présent, n’avait pas passé plus de deux ans au même endroit, restera dix années dans la commune du Val-d'Oise, s’efforçant d’épuiser toutes les ressources picturales de son environnement mi-urbain, mi-rural. Située à une quarantaine de kilomètres de la capitale, Pontoise est une agglomération importante qui connaît une renaissance économique grâce à la construction d’une ligne de chemin de fer. C’est également une ville spécialisée dans la production de légumes. Légumes qui se retrouvent au centre de cette toile, ou plutôt dans les mains de Julie, l’épouse de Pissarro, tout occupée à les éplucher.
 

Estimée 300 000/500 000 €, cette œuvre appartient à la période impressionniste du peintre, coïncidant avec son installation à Pontoise, jusqu’à son départ en 1882. Julie Valley, ancienne employée de maison qu’il épouse en 1871, lui servit plusieurs fois de modèle, souvent absorbée dans diverses tâches domestiques. Il la représente assise dans un cadre bucolique – le jardin de leur maison –, appuyée contre une petite clôture envahie par une végétation luxuriante, d’où se détache un rosier en fleurs. L’atmosphère de la composition, ainsi que la position de Julie, de profil et tournée vers la gauche, évoque irrésistiblement une autre toile peinte en 1875, Paysanne démêlant de la laine (Fondation Bührle, Zurich). Seul le cadrage, plus resserré dans cette dernière, diffère.
 

Peinte en novembre 1878, notre toile fut acquise la même année par Charles Deudon, collectionneur d’art moderne, grâce à l’entremise du critique d’art et ami du peintre, Théodore Duret. A la mort de Deudon en 1914, sa veuve vend sa collection et la toile traverse l’Atlantique, où elle rejoint celle d’André Seligmann à New York. Dans les années 1950, elle est rachetée par Philippe Leary qui ramène l’œuvre à Paris où elle fut conservée par sa descendance jusqu’à ce jour.

mercredi 05 avril 2023 - 14:00 (CEST)
9, avenue Matignon - 75008 Paris
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