Gazette Drouot logo print

Un drôle d’oiseau

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 27 avril 2019 - 14:30 (CEST) - 12-14, rue Peyronnet - 33800 Bordeaux

Juchée sur ses patins, elle a l’air de chercher son équilibre. L’une de ses longues pattes ne touche plus le sol mais le volatile ne semble pas prêt à déployer ses ailes, faites d’une accumulation d’outils, d’écrous et autres morceaux de bronze soudés entre eux. Cette œuvre de 1987, intitulée Odile, n’est pas sans rappeler...

César Baldaccini, dit César (1921-1998), Odile, 1987, épreuve en bronze, signée,... Un drôle d’oiseau
César Baldaccini, dit César (1921-1998), Odile, 1987, épreuve en bronze, signée, numérotée 5/8, Bocquel fondeur, h. 85 cm.
Estimation : 60 000/80 000 

Juchée sur ses patins, elle a l’air de chercher son équilibre. L’une de ses longues pattes ne touche plus le sol mais le volatile ne semble pas prêt à déployer ses ailes, faites d’une accumulation d’outils, d’écrous et autres morceaux de bronze soudés entre eux. Cette œuvre de 1987, intitulée Odile, n’est pas sans rappeler le célèbre Patineur que César réalisa en 1989 pour la ville de Lyon et qui est exposé depuis 1992 sur la place Tolozan. Ce dernier, muni de deux ailes, a pourtant bien du mal à conserver sa posture. Une métaphore de la difficile quête de liberté, que l’on retrouve ici. Notre poule s’ajoute par ailleurs au fabuleux bestiaire du sculpteur, qui était bien représenté lors de l’exposition consacrée à l’artiste au Centre Pompidou en 2018. Y était d’ailleurs montré un Esturgeon de 1954, en fer soudé, qui permit à César de lancer sa carrière, grâce à l’obtention du prix des Trois Arts. Les animaux sont parmi les premiers sujets qu’il a choisis pour débuter dans le travail du métal et de la soudure. Un thème classique, qu’il renouvelle avec humour. Bien avant sa rencontre avec les nouveaux réalistes, César commence à utiliser des objets de récupération métalliques, faute de pouvoir s’offrir de la pierre ou du bronze. Il élabore ainsi son art dans la rue, au contact de la vie quotidienne et en basant sa réflexion sur des «carrés de métal». Peu après la guerre, vers 1947-1948, il aborde ce qui deviendra son matériau de prédilection, et jalonnera sa carrière  de ses premières sculptures à l’hommage à Eiffel en 1989, en passant par ses «Compressions» dans les années 1960. Le fer, et par extension le métal, fait déjà l’objet de toutes ses attentions. Il se joue de sa prise à la lumière, variant ainsi les vides et les pleins, les creux et les reliefs. Seule la plasticité du matériau est désormais prise en compte dans la création de l’œuvre. La découverte de la soudure à l’arc, en 1949, marque un tournant. Cinq ans plus tard, il commence sa série des «Fers»  sculptures obtenues à partir de déchets métalliques , qu’il poursuivra jusqu’en 1963. Après avoir abordé d’autres supports comme le verre, l’or, et le Plexiglas, il reviendra à la fin des années 1970 à ses choix initiaux et notamment aux nombreux animaux de ses débuts, comme ses très chères poules, qu’il remodèlera en bronze cette fois-ci.

samedi 27 avril 2019 - 14:30 (CEST)
12-14, rue Peyronnet - 33800 Bordeaux
Briscadieu
Lire les articles liés à la vente
Gazette Drouot
Bienvenue, La Gazette Drouot vous offre 2 articles.
Il vous reste 1 article(s) à lire.
Je m'abonne