Fastueux et chamarré, ce collier, probablement réalisé à Boukhara, nous emmène sur la route de la soie
Alors que le Louvre présente les «Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan» jusqu’au 6 mars, et que l’Institut du monde arabe lui donne la réplique avec un parcours «Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d’or», jusqu’au 4 juin, ce collier illustrera les fastes de la joaillerie de cette région d’Asie centrale, riche des échanges culturels et commerciaux qui se sont noués entre l’Orient et l’Occident dès le Ier millénaire avant notre ère, dans la zone fertilisée par l’Amou-Daria. Acquis vers 1980, et appartenant à la collection Yossi Benyaminoff, ce bijou est d’un style et d’une facture similaires à une pièce conservée au L.A. Mayer Memorial Institute for Islamic Art de Jérusalem, fabriquée à Boukhara au XIXe siècle. Il témoigne de l’opulence de cette ville, riche de plus de 2 500 ans d’histoire. Complément indispensable des tenues, comme dans toute l’Asie centrale, variant selon les traditions locales, les parures indiquaient le statut de celles qui les portaient : rang social, statut marital et âge. Plus les femmes étaient jeunes, plus elles multipliaient les parures. Celles-ci, souvent assorties d’amulettes, garnies de pierres généralement semi-précieuses aux vertus symboliques, avaient une dimension prophylactique. Turquoises du Khorassan et corail d’Inde ou d’Europe étaient utilisés avec prédilection à Boukhara.