Une œuvre de jeunesse qui nous plonge au cœur des débuts artistiques de Pierre Bonnard mais aussi au sein de sa vie familiale dans le Dauphiné.
Le peintre a passé quasiment tous ses étés dans la demeure de sa famille maternelle, au Grand-Lemps, jusqu’à l’âge de 23 ans. Son grand-père, Michel, y était agriculteur et marchand de grains. Cet environnement campagnard, le paysage autour de la maison, mais aussi son jardin et une ferme où il découvre les animaux servirent de source d’inspiration à son talent en pleine maturation. Le peintre était âgé d’environ 20 ans lorsqu’il réalisa cette huile sur carton, probablement signée postérieurement. Son auteur l’offrit alors à sa sœur, Andrée. Cette dernière épousera en 1890 le compositeur Claude Terrasse, que son frère avait rencontré quelques années plus tôt lors de son service militaire à Grenoble. Ce tableau passera ainsi dans la descendance d’Andrée, par sa fille Juliette Terrasse puis par le fils de cette dernière, Pierre Floury. Un émouvant témoignage d’amour fraternel, mais aussi du travail de ce jeune artiste, alors dans les toutes premières années de sa formation. Pierre Bonnard est à l’époque un jeune homme qui se destine à une carrière administrative, après avoir obtenu une licence de droit. Il décide pourtant, en 1887, de s’inscrire à l’académie Julian, où il rencontre notamment Paul Sérusier et Maurice Denis. Finalement, l’art l’emportera. Il s’inscrira aux Beaux-Arts en 1889 et s’engagera au sein du groupe des nabis, qui fera évoluer sa peinture, plutôt marquée dans ses débuts par l’art d’un Jean-Baptiste Corot.