Mi-ange, mi-femme, ou encore précieux réceptacle ? La réponse est : les trois à la fois pour cette œuvre caractéristique de la grande prêtresse des nouveaux réalistes, Niki de Saint Phalle. On aura bien sûr reconnu l’une de ses «Nanas», affichant ici l’allure d’un super héros au féminin, revêtu d’un justaucorps fleuri qui semble s’envoler comme une cape. Nommé sans ambiguïté L’Ange Vase, Angel Vase, et propulsé par ses longues jambes rouges, l’artefact décrochait 44 400 €. Ce nouveau modèle féminin, à la fois déesse-mère et danseuse aux formes généreuses, a été inventé à la fin des années 1960 ; après la surprise que provoquera la géante Hon/Elle au Moderna Museet de Stockholm en 1966, le concept sera démultiplié en des centaines de figures en polyester et en résine. Leur éditeur attitré est le fondeur Robert Haligon, dont le nom est bien mentionné ici sur un cachet. Dans l’univers poétique et mouillé de Ferdinand Loyen du Puigaudeau, ce sont plutôt les choses et les phénomènes atmosphériques qui sont à l’honneur ; le peintre avait signé ce Coucher de soleil au Croisic, une huile sur toile, qu’il avait ensuite offerte à la famille, dans laquelle se trouvait jusqu’alors. Avec une reproduction dans le second tome du catalogue raisonné de l’artiste, actuellement en préparation, l’œuvre avait tous les atouts pour recueillir 12 000 €. C’est une célèbre sculpture qui prenait la troisième place : Au but ! ou Les Coureurs d’Alfred Boucher, un groupe d’athlètes dû également au talent du fondeur Siot-Decauville, à Paris, était récompensé par 10 800 €.