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Triqueti dessinateur à Montargis

Publié le , par Harry Kampianne

Henry de Triqueti est un artiste incontournable du XIXe siècle, pour qui le dessin est un vivier d’inspiration, une source de réflexion anticipant la gestuelle du sculpteur. Que le musée Girodet puisse nous gratifier d’une exposition de sa production graphique, soit trente-cinq dessins issus de ses collections, est à voir...

Henry de Triqueti (1803-1874), Étude de jeune femme nue, agenouillée, fusain, crayon... Triqueti dessinateur à Montargis
Henry de Triqueti (1803-1874), Étude de jeune femme nue, agenouillée, fusain, crayon sur feuille blanche collée sur feuille bleue, 45,3 25,2 cm. 
© Musée Girodet / François Lauginie

Henry de Triqueti est un artiste incontournable du XIXe siècle, pour qui le dessin est un vivier d’inspiration, une source de réflexion anticipant la gestuelle du sculpteur. Que le musée Girodet puisse nous gratifier d’une exposition de sa production graphique, soit trente-cinq dessins issus de ses collections, est à voir comme une heureuse initiative. «Henry de Triqueti est complètement lié à l’histoire du musée. Il a participé à sa création entre 1859 et 1864, en tant qu’architecte et muséographe. Sa fille, Blanche de Triqueti, nous a légué tout le fonds d’atelier à la mort de son père, un total de 250 œuvres environ, précise la directrice des lieux Sidonie Lemeux-Fraitot. Quoi de plus évident qu’une salle soit entièrement dédiée à son œuvre ? La rénovation du musée (à la suite des inondations de 2016, ndlr) a été conçue dans le but d’agrandir l’espace d’exposition et de montrer de façon permanente ses sculptures.» Le focus temporaire sur ses dessins est une véritable immersion dans son processus créatif. Ainsi, le visiteur a tout loisir de découvrir ce qui se cache derrière la «tarsia» : un procédé décoratif datant de 350 ans avant J.-C., qui consiste à creuser des cavités dans un support massif pour y rapporter des éléments ciselés. Henry de Triqueti y a apporté sa propre touche, à partir de marqueteries de marbre sur lesquelles il incisait un dessin rempli de ciment coloré. Plusieurs de ces cartons utilisés pour ses tarsias sont exposés : ils permettent de suivre l’évolution du concept, du papier au marbre. «La restauration d’Homère à la fontaine Hippocrène, souligne Sidonie Lemeux-Fraitot, nous a permis de découvrir de précieuses informations sur sa technique. Il collait différentes feuilles les unes sur les autres au fur et à mesure qu’il apportait à chacune ses modifications.» Des photographies montrant ces feuilles superposées, redevenues invisibles après la restauration de l’œuvre, sont ici présentées.

«Henry de Triqueti, la force du trait», musée Girodet,
2, rue du Faubourg de la Chaussée, Montargis (45), tél. 
: 02 38 98 07 81.
Jusqu’au 2 avril 2023.
www.musee-girodet.fr
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