Qui est l’auteur des pleurants portant la dalle où repose l’effigie du grand sénéchal de Bourgogne en chevalier ? La restauration de l’œuvre, malgré de nouveaux éclairages, ne permet toujours pas de répondre à la question.
Les visages sont dissimulés sous des capuchons noirs, transformant les silhouettes presque grandeur nature en apparitions fantomatiques et funèbres. La démarche est lente, le pas lourd. Pour un peu, on percevrait un silence mortuaire devant ce tombeau médiéval (vers 1480-1483), exposé au cœur du département des Sculptures du musée du Louvre. La distorsion des corps sert l’expressionnisme de l’ensemble : la taille des porteurs exacerbe la prestance du gisant de Philippe Pot, légèrement plus grand que nature et à hauteur d’œil. L’émotion devait être encore plus palpable lorsque l’ensemble trônait dans l’environnement poétique de l’abbaye de Cîteaux, puis dans les jardins d’hôtels particuliers dijonnais. Sa présence impressionne d’autant plus que l’œuvre échappe à toute explication. Sans paternité certifiée, malgré une qualité sculpturale indéniable unique par son parti pris stylistique…
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