Tefaf, regards croisés, Ben Janssens et Patrick van Maris

À presque 30 printemps, la plus grande foire du monde réalise son rêve américain en s’offrant deux nouvelles dates, dans un calendrier du marché de l’art pourtant bien rempli. Qu’importe, la Tefaf peut se le permettre. Elle qui s’est imposée comme «the rendez-vous», elle, la très européenne, qui a construit sa renommée sur l’excellence tente à présent l’aventure outre-Atlantique, après une version chinoise avortée. La situation économique de la deuxième puissance mondiale semble confirmer les choix et les orientations de ses organisateurs, comme l’ouverture au moderne et au contemporain, segment ô combien porteur et qui sera celui de son édition new-yorkaise au mois de mai. Son nouveau directeur, Patrick van Maris, revient avec Ben Janssens, membre du conseil d’administration depuis 1997 et marchand d’art asiatique, sur l’identité de la manifestation, les raisons de son succès et ses nouveaux défis. Qu’est-ce qui rend la Tefaf aussi spéciale ? Sur quels critères une galerie est-elle «digne» d’y participer ? Ben Janssens. La Tefaf Maastricht est considérée comme le plus grand salon d’art et d’antiquités au monde. Pas moins de 275 des plus prestigieux marchands y exposent, et chacun d’entre eux garde généralement ses plus belles trouvailles pour l’occasion. La foire qui se tient à Maastricht est une destination à part entière. Certaines personnes s’y rendent dans le seul but de visiter le salon. Par ailleurs, nous sommes sans cesse à la recherche d’exposants de qualité et de personnes éventuellement spécialisées dans une discipline qui n’est…