Signé de Ferdinand Roybet, ce jeune musicien de la seconde moitié du XIXe siècle a entraîné dans sa fugue des dessins et du mobilier anciens.
Ferdinand Roybet (1840-1920) n’est pas reconnu à sa juste valeur. Pourtant, une fois sa carrière lancée avec l’achat par la princesse Mathilde de l’une de ses toiles Fou sous Henri III, aujourd’hui au musée des beaux-arts de Grenoble, le jeune peintre n’a cessé de produire des tableaux essentiellement de reconstitution historique, en correspondance avec les idéaux artistiques du second Empire. Celui-ci, intitulé Le Joueur de violoncelle, montre avec brio qu’il ne faut pas le cantonner aux simples portraits de mousquetaires. Le fond sombre, qui est sa signature, est ponctué de touches colorées venant le relever et structurer la composition. On y retrouve encore le goût de l’artiste pour le rendu soigné des costumes, des accessoires et du mobilier. Roybet, on le sait, dépensait sans compter pour se constituer une importante collection d’objets décoratifs de styles Louis XIII, néogothique et oriental. Autant d’atouts qui jouaient un concerto apprécié à 32 000 €. Aux côtés de ce musicien, des dessins anciens au rang desquels une Scène de taverne, présentée comme d’une école hollandaise vers 1900 et portant l’inscription «Av.ostade 1636» (12 160 €), des tableaux notamment XVIIe avec une Allégorie de la peinture d’un peintre de l’école florentine de l’entourage de Gian Domenico Cerrini (10 880 €) et des objets d’art et d’ameublement. La Gazette no 19 du 17 mai (voir l'article L’art de voyager avec ses secrets page 50) avait choisi d’illustrer ce dernier volet avec un secrétaire dit «de voyage», estampillé Pierre IV Migeon. Celui-ci ne partait pas vers de nouveaux horizons. Pas de succès non plus pour le surtout en porcelaine, argent et vermeil de la maison Boin-Taburet, exécuté dans un style très 1900 ! En revanche, une large console en bois sculpté et doré (94 x 162 x 48 cm), présentant toutes les caractéristiques du style anglais d’Adam, exprimait son élégance de lignes à 14 080 €. Un meuble à coran apportait sa touche orientale et recevait 14 720 €. Réalisé en argent sur une âme de laiton gravé d’un décor foisonnant de médaillons, cartouches et frises de calligraphie, il illustrait la production dite «revival» en vogue en Égypte à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.