Ce vase témoigne de l’engouement du marché asiatique pour les bronzes archaïsants.
Provenant de la prestigieuse collection d’un amateur d’art français, ce vase, raisonnablement proposé au plus haut à 10 000 €, s’envolait à 88 400 €. Il témoigne de l’engouement des amateurs asiatiques pour ce type de pièces aux lignes très contemporaines, et pourtant réalisées sous les Ming d’après des modèles archaïques. Le nom de «zun» désigne des objets de types variés – des coupes aux vases, en passant par des récipients aux formes zoomorphes – destinés à contenir l’alcool employé lors de rituels propitiatoires. Le monarque rendait ainsi hommage au ciel, pour garantir l’équilibre des forces de l’univers. Entre le XVIIe et le XIe siècle avant notre ère, sous les Shang, une cinquantaine de modèles de vase «zun» ont été créés. Cette vaisselle sacrificielle se devait d’être en métal, dont le prestige allait de pair avec le faste des cérémonies. La vénération pour ces vases a perpétué leur fabrication dans le style archaïque pendant des siècles. Second succès pour les bronzes Ming : les 20 150 € obtenus par une statuette d’Avalokiteshvara attendue au plus haut à 4 000 €. Cette effigie du XVIIe siècle représente le bodhisattva vêtu du dotil, assis en méditation sur un lotus et effectuant le geste de l’enseignement dit «vitarka mudra». Sa coiffe accueille la réminiscence d’Amitabha (h. 26 cm).