Étant donné la renommée de Jean Prouvé et de Charlotte Perriand, ce lit conçu en 1951 pour équiper les logements de la résidence universitaire Jean Zay, à Antony, ne pouvait passer inaperçu. Si 24 304 € étaient requis pour l’emporter, le reste de l’ameublement, imaginé par d’autres designers novateurs d’après-guerre, dont certains ont participé au mouvement de l’Union des artistes modernes, entre 1929 et 1958, était vendu en «gants blancs». 120 280 € étaient ainsi recueillis par les 93 lots provenant de la collection du Crous de l’académie de Versailles, qui désirait valoriser son patrimoine en le présentant en vente publique. Ce résultat représente plus de quatre fois l’estimation basse, grâce à la mobilisation des amateurs. Déjà présents en nombre à la conférence donnée le matin même par l’expert de la vente, M. Eyraud, sur ces créations du XXe siècle, ils étaient 350 l’après-midi, sur place ou inscrits sur les plateformes, pour enchérir. Une quarantaine d’acheteurs, certains d’Antony, se partagent ainsi ces souvenirs universitaires des années 1950-1960, de la paire de meubles de rangement signés Escande designer & Yvroud éditeur, emportés pour 4 464 €, au bureau de Robert Charroy fabriqué par Mobilor, négocié à 682 € (voir l'article Design universitaire des années 1950-1960 de la Gazette n° 19, page 97).