Depuis l’article de notre numéro du 15 mars (voir Gazette no 10, page 62), l’histoire du marron glacé ne vous est plus inconnue et l’existence de précieux contenants pour abriter ce mets délicat non plus ! L’originale marronnière dite «à ozier» pour décrire son motif de tressage ajouré , exécutée à la manufacture royale de Sèvres en 1760, ne pouvait laisser un collectionneur indifférent. Très justement, elle attisait son intérêt jusqu’à 27 720 €. Les porcelaines sont régulièrement les stars des ventes de céramiques… Cette fois pourtant, c’est une faïence qui grimpait au plus haut et créait la surprise. En effet, une paire de petites plaques (l. 21 cm chacune) de Delft, à décor peint d’un paysage hollandais pour l’une et d’une scène maritime pour l’autre, s’envolait littéralement pour terminer sa course à 31 500 €. La raison en est l’auteur probable des peintures. Il semblerait en effet qu’il s’agisse de Frederik Van Frijtom (1632-1702), le plus fameux des artistes ayant œuvré pour la manufacture hollandaise, célèbre justement pour ses plaques émaillées de paysages d’une grande finesse. Un camaïeu de bleu rehaussait également l’éclat d’un plat en moustiers (reproduit ci-contre), décoré pour sa part d’une scène de chasse au cerf empruntée au répertoire du grand graveur florentin Antonio Tempesta (1555-1630). L’atelier des Clérissy en est le producteur : un nom synonyme lui-aussi du meilleur avec des pièces d’apparat, plats, bassins et autres aiguières en casque, illustrés de décors puisés chez les ornemanistes. Ces pièces démontrent à la fois sens artistique élaboré et la virtuosité technique atteinte dès la fin du XVIIe siècle. Ce modèle était reconnu à 22 680 €.