L’art de la Russie impériale étoffe son portefeuille avec des objets destinés à des événements prestigieux et des tableaux ensoleillés peints en Crimée.
Lors de cette vacation dévolue aux souvenirs du vaste Empire russe, deux peintures d’Iosif Estafievtch Krachkovsky, natif de Varsovie et membre du mouvement réaliste, établissaient 121 600 et 89 600 €. Le peintre est des plus rares sur le marché hexagonal… Le premier résultat, décroché par une toile de 1913 détaillant un Paysage fleuri de Crimée au printemps, lui offrait d’ailleurs un record français (source : Artnet), le deuxième récompensant une cahrmante Maison fleurie de glycines (73,5 x 52,5 cm). Tout dans ces peintures chante le soleil et la douceur de vivre… des images bien éloignées de l’actualité. Parmi les objets impériaux proposés, le sous-main ou portefeuille en argent, vermeil et émail champlevé constituant le Coup de cœur de la Gazette n° 18 (voir l'article Un portefeuille pour le couronnement d’un tsar, Alexandre III ) partait à 38 400 €. Celui-ci porte le chiffre d’Alexandre III et de son épouse. Deux autres pièces surprenaient en décuplant les pronostics : il s’agissait de deux plats en argent à bord contourné, décernés à l’occasion de courses hippiques. Le premier (diam. 57 cm, poids brut 3,4 kg), centré de l’aigle bicéphale entouré en cyrillique de l’inscription «Prix en l’honneur de Sa Majesté Impériale l’Impératrice Alexandra Feodorovna», a sans doute été remporté en 1907 par le trotteur Khabara, propriété du général — et ami personnel du tsar — le comte Vorontsov Dachkov (1837-1916), monté par le jockey F. Keys, et s’offrait une nouvelle victoire à 70 400 €. Le second (diam. 40 cm, poids brut 1,314 kg) était plus rare encore car il récompensait un second prix, chose qui ne s’est produite qu’à une seule occasion : en 1906 pour le trotteur Kometa, appartenant au même immense haras et dirigé par Samuel Caton. Celui-ci terminait sa course à 48 640 €.