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Sous le signe de l’art et de l’amour

Publié le , par Anne Foster
Vente le 20 septembre 2017 - 15:00 (CEST) - Salle 9 - Hôtel Drouot - 75009

Chaque vente dévoilant un pan de cette collection offre depuis 1995 une immersion esthétique dans l’Amérique précolombienne, grâce aux objets rituels des cultures maya, aztèque et inca. Rendez-vous à la rentrée…

Équateur, Valdivia/Chorrera, 1500-600 av. J.-C. Mortier chamanique en forme de singe,... Sous le signe de l’art et de l’amour
Équateur, Valdivia/Chorrera, 1500-600 av. J.-C. Mortier chamanique en forme de singe, pierre polie, l. 28 cm.
Estimation : 40 000/70 000 €

En 1954, au retour d’un séjour de plusieurs années au Mexique où il avait rejoint son ami le peintre Rufino Tamayo et découvert à cette occasion l’art précolombien du pays , Gérald Berjonneau épouse Julieta Esmeralda, fille d’Alvaro Guillot-Muñoz, ministre plénipotentiaire d’Uruguay, écrivain et américaniste, collectionneur averti d’œuvres principalement du sud du continent américain. Pendant plus de soixante ans, sa collection vouée au Mexique s’enrichit, étendue aux cultures de l’Équateur, de la Colombie et du Pérou. En 1985, il publie avec Jean-Louis Sonnery Mexique-Guatemala : chefs-d’œuvre inédits de l’art précolombien. Dix ans plus tard, près de trente pièces, présentées le jeudi 7 décembre lors d’une vente en soirée à Drouot-Montaigne, offrent un tour d’horizon de l’art mexicain d’avant la conquête de Cortés. D’autres œuvres prenaient le chemin de Drouot en 2011, attirant toujours les passionnés d’art de cette partie du monde. En septembre, ce mortier chamanique de la culture Chorrera, héritière de celle de Valdivia, acquis dans les années 1935-1950 par Alvaro Guillot-Muñoz, sera l’une des pièces maîtresses des cent vingt constituant un riche panorama d’art préhispanique. Au début de l’année dernière, le musée du quai Branly - Jacques Chirac offrait au public une exposition, «Chamanes et divinités de l’Équateur précolombien», soulignant les liens existant entre ce protecteur des rites ancestraux et les divinités de la nature. Selon Stéphane Martin, président du musée, il est «à la fois passeur de traditions, prêtre, guérisseur, astronome et chasseur, et jusqu’à sa transformation en déité temporelle, le chamane est investi du pouvoir des animaux sacrés.» Les populations de la côte Pacifique cultivaient notamment le maïs et le manioc : plusieurs cérémonies rituelles marquaient le calendrier des semis, de l’épanouissement et de la récolte de ces céréales nécessitant chaleur et pluie à certaines époques pour en favoriser la croissance. Pour entrer en communication avec les esprits des trois mondes espace céleste, monde terrestre et inframonde , un chamane spécialisé officiait dans un état de transe, induit par l’absorption de plantes psychotropes. Il utilisait pour cela un mortier dans lequel étaient broyées les substances nécessaires, chaque récipient correspondant à l’esprit de l’animal en question. Aux côtés des totémiques figures du jaguar, de l’aigle et du serpent figurent celle du singe, symbole d’adresse, de force et d’intelligence. Des qualités qui devaient être particulièrement appréciées pour la pratique de la chasse, autre activité essentielle des peuples de l’Équateur préhispanique. Cet objet plurimillénaire reflète la collection réunie par le père de Julieta, laquelle en prêta certaines pièces à l’exposition «Les maîtres du désordre» au printemps 2012, au quai Branly. Les rituels partout dans le monde rétablissent l’harmonie.

mercredi 20 septembre 2017 - 15:00 (CEST) - Live
Salle 9 - Hôtel Drouot - 75009
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