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Sophie Mouquin, ambassadrice des arts décoratifs

Publié le , par Sylvain Alliod

Pour le cinquantième numéro de sa collection « L’art et les grandes civilisations », les éditions Citadelles & Mazenod ont demandé à cette historienne de l’art de se pencher sur les arts décoratifs européens. Une somme qui a demandé deux ans de travail.

Sophie Mouquin© Didier Herman Sophie Mouquin, ambassadrice des arts décoratifs
Sophie Mouquin
© Didier Herman
Ce très riche ouvrage se distingue notamment par la place que vous faites aux collectionneurs et marchands : pourquoi ce choix ? C’était pour moi primordial  : il n’y a pas d’arts décoratifs sans collectionneurs, et pas de collectionneurs sans marchands. La préface est d’ailleurs signée par un grand amateur, le prince Amyn Aga Khan, et j’ai souhaité conclure l’ouvrage par un vœu  : qu’une nouvelle génération de collectionneurs d’arts décoratifs se lève  ! Puissent les adolescents qui feuillettent ce livre avoir un jour envie de collectionner et de donner, peut-être, leur collection à des musées, à l’instar de quelques grandes fortunes américaines, les Frick, Morgan, Huntington, Getty, etc. Qui va succéder à Charles et Jayne Wrightsman, à la fois dans la capacité à réunir une collection avec un goût propre et en même temps avec cette générosité envers les collections publiques  ? La France n’est pas en reste, et nous avons, et avons eu d’admirables figures, parmi lesquelles on compte notamment les grands couturiers, les Doucet, Givenchy, Lagerfeld, Saint  Laurent, dont la créativité a été nourrie par une connaissance fine des arts décoratifs. Chez ces grands collectionneurs, il y a bien sûr la connaissance des objets, mais il y a surtout un « œil » et un goût qui n’ont pas forcément partie liée avec le luxe. Comme le disait poétiquement Hubert de Givenchy, collectionner n’est pas amasser, c’est choisir et composer. C’est ce que présente, avec toute la saveur de son talent, l’aquarelle de Laurent de Commines, la Tour d’ivoire du collectionneur , dont une reproduction est jointe à tous les exemplaires du livre.   Manufacture des Gobelins , d’après François Boucher, Salon aux tapisseries de Croome Court , 1763-1771, New York, The Metropolitan Museum of Art. © The Metropolitan Museum of Art, New York Si l’on compare ce livre à la somme que vous avez publiée sur les marbres de Versailles, quelles en sont les spécificités ? L’ouvrage sur les marbres est le fruit d’une recherche fondamentale et de dix ans de travail en archives. La lecture en est même sans…
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