Setsuko Klossowska de Rola a toujours peint de ravissantes natures mortes. Depuis une dizaine d’années, elle se passionne aussi pour la sculpture et expose dans le monde entier.
Un peignoir rose glisse le long de son épaule. À demi allongée, elle est nue, un ruban blanc retient ses cheveux. De la main gauche, elle tient un miroir. Autour d’elle, un décor orientalisant aux murs revêtus de carreaux de terre cuite vernissée a donné son titre à l'œuvre, La Chambre turque , peinte par Balthus en 1966, alors directeur de la villa Médicis, à Rome. Quatre ans plus tôt, c’est à Tokyo qu’il a connu le modèle, Setsuko Ideta, qu’il épouse en 1967. Le tableau est le premier acheté par un musée français, le Centre Georges Pompidou. Peu après, un timbre est édité d’après la toile et tiré à 5,5 millions d’exemplaires. Conclusion de l’intéressée : «Je n’ai pas beaucoup voyagé mais grâce à ce petit bout de papier dentelé de 48 millimètres sur 36, j’ai circulé dans le monde entier… nue.» En 1977, Balthus quitte la villa Médicis, sans trop savoir où il va s’installer. Venise, peut-être. En vacances à Gstaad pour quelques jours, il va prendre le thé avec Setsuko à Rossinière, au Grand Chalet, qui a longtemps fait fonction d’hôtel…
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