En près de cinquante ans de carrière, il a parcouru le globe pour rendre compte de la vie des hommes et de l’état de la planète. À 77 ans, l’académicien , récompensé au Japon par un Praemium Imperiale, se définit toujours comme photographe.
Quel regard rétrospectif portez-vous sur votre parcours ? J’ai quitté le Brésil avec ma femme en 1969 et ai commencé ma vie de photographe en 1973, après des études d’économie. Tout au long de mon parcours, la photographie a été une façon de vivre et de voir. Je ne suis pas militant d’un parti ou d’une cause en particulier, mais je me sens concerné par ce qui se passe à l’autre bout du monde car je porte un héritage spécifique : je viens d’un pays aujourd’hui encore en voie de développement, et je fais partie de cette génération qui a abandonné la campagne pour la ville. J’ai milité contre la dictature jusqu’à devoir partir. Vos livres, aux titres éloquents, représentent des marqueurs à la fois de votre itinéraire et des problématiques sociétales des cinquante dernières années. Chacun témoigne-t-il d’un pan de votre vie ? Oui, car chacun d’entre eux représente plusieurs années de travail. Mais surtout, j’ai photographié les immigrés alors que j’en étais un moi-même, les réfugiés parce que j’en étais un moi aussi et si je me suis intéressé aux travailleurs, c’est parce que la classe ouvrière est pour moi la base…
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