La réouverture du musée de la Piscine de Roubaix offre à la sculpture moderne une nouvelle galerie et une très belle visibilité. Une place toute particulière y est réservée au sculpteur belge George Minne (1866-1946), notamment grâce au dépôt par le musée d’Orsay d’un important haut-relief : une Maternité (h. 220 cm) en pierre bleue de Soignies, rapidement devenue l’une des pièces maîtresses du nouveau parcours. Il faut reconnaître que les œuvres de l’artiste ne laissent pas indifférent tant, et particulièrement à la toute fin des années 1800, il a su leur insuffler une profonde spiritualité, en phase avec son appartenance au mouvement symboliste européen. Marqué par Rodin, il ne cherche pourtant pas à rivaliser avec la force plastique de ses œuvres, tout au contraire. L’artiste, puisant son inspiration dans l’art médiéval, pousse loin le dépouillement et la simplification, ce que trahit ce Grand agenouillé, une fonte posthume exécutée d’après un modèle daté vers 1898. Le sujet n’est pas sans rappeler, dans son attitude repliée sur lui-même, le Pauvre pêcheur de Pierre Puvis de Chavannes. Dans un univers très éloigné, le Display d’Arman, une épreuve en bronze et acier présentant une variation sur Lénine en 1997 (voir Gazette no 10 du 15 mars, page 71), se reconstituait à 70 112 €.