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Saison d’art 2019

Publié le , par Virginie Chuimer-Layen

Pour sa 11e saison, le Centre d’arts et de nature du domaine de Chaumont-sur-Loire accueille douze plasticiens dans les salles de son château et son parc. Cette année, l’atmosphère y est particulièrement mélancolique. En effet, la regrettée Agnès Varda y a posé ses ultimes pièces avant de se retirer de la scène. Sa Serre...

Vincent Mauger (né en 1976), Géométrie discursive, bois, domaine de Chaumont-sur-Loire,... Saison d’art 2019
Vincent Mauger (né en 1976), Géométrie discursive, bois, domaine de Chaumont-sur-Loire, 2019.
© Éric Sander

Pour sa 11e saison, le Centre d’arts et de nature du domaine de Chaumont-sur-Loire accueille douze plasticiens dans les salles de son château et son parc. Cette année, l’atmosphère y est particulièrement mélancolique. En effet, la regrettée Agnès Varda y a posé ses ultimes pièces avant de se retirer de la scène. Sa Serre du Bonheur est une cabane créée à partir de bobines abandonnées de son film Le Bonheur de 1964, L’Arbre de Nini rend hommage à son chat et à son jardin de la rue Daguerre, tandis que sa série photographique «À deux mains» célèbre l’amour de manière intime et poétique. Néanmoins, si ce parfum de nostalgie parcourt le site, il n’empêche nullement les autres œuvres de s’y épanouir. À côté de celles de Gao Xingjian, prix Nobel de littérature, les pièces entre autres d’El Anatsui, de Janaina Mello Landini, mais aussi de Vincent Mauger, Cornelia Konrads, Ma Desheng ou Stéphane Thidet marquent la nouvelle édition. Habitué du lieu, le Ghanéen El Anatsui, Lion d’or de la Biennale de Venise 2015, a imaginé Cire perdue, importante installation constituée de trois barques en bois et métal, érigées telles des statues sacrificielles d’ancêtres du fleuve avoisinant, où l’artiste les a trouvées. Avec le château en toile de fond, Géométrie discursive est une élégante sphère de Vincent Mauger, aux lattes de bois pointues comme des crayons, qui converse avec les arbres. Dans les écuries, la nature reprend ses droits avec Rupture (Lakmé’s Dream), de l’artiste allemande Cornelia Konrads, en soulevant les briques du sol. Et si Stéphane Thidet fait «pleurer» des pierres suspendues au plafond de la grange aux abeilles, avec Ciclotrama, la Brésilienne Janaina Mello Landini tisse une splendide forêt à l’aide de cordages blanc éclatant à l’Asinerie. À Chaumont-sur-Loire, la beauté en dialogue avec le patrimoine et la nature est souveraine.

Centre d’arts et de nature, domaine de Chaumont-sur Loire.
Jusqu’au 3 novembre 2019.
www.domaine-chaumont.fr
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