Saint Gond, de la Champagne à Jumièges

Le saint abbé, sculpté dans la pierre, a revêtu la coule à capuchon, aux plis et drapés naturels ; il tient un livre de la main droite, et de l’autre, s’appuie sur une crosse dont la hampe porte un nœud architecturé. Son visage aux yeux en amande, au nez fort, à la mâchoire carrée et aux lèvres minces exprime toute la force de caractère du personnage. Gond (644-vers 690)  ou Godon , neveu de saint Wandrille, est né à Verdun, avant de suivre son oncle en Normandie puis de revenir en Champagne où il fonde l’abbaye de Saint-Pierre-d’Oyes, dans la Marne. Cette sculpture semble avoir connu un semblable parcours, erratique. Elle proviendrait d’une collection privée de l’Eure où elle est entrée en 1945, avant de faire l’objet d’un classement au titre des Monuments historiques, en date du 16 mars 1948. Mais auparavant, elle aussi trouve son origine en Champagne, comme l’indique la nature de son calcaire, la qualité de ses drapés et les traits de son visage. On pense aux œuvres attribuées à l’atelier du Maître de Chaource, par exemple à ces saints Pantaléon de Ravières ou de Villy. Il n’en fallait pas moins pour qu’elle recueille ces 17 112 €. D’une période beaucoup plus récente, un autre lot de poids l’accompagnait : il s’agit d’une bague «tank» en platine art déco, centrée d’un diamant de taille ancienne calibrant entre 3,30 et 3,60 ct (couleur IJ et pureté SI), épaulé de six petits diamants taille ancienne, pesant environ 0,45 ct, pour un poids brut de 6,1 g. Elle était empochée pour 20 460 €.