Ryûtarô Takahashi soutient la jeune scène artistique japonaise, encore méconnue et sous-évaluée au regard d’un marché asiatique euphorique.
Il n’a jamais cessé de considérer le collectionnisme comme une pathologie, même si dans l’absolu, celle-ci est normale, et nul ne gagne à en guérir. Pour ce médecin psychiatre, né en 1946, elle correspond depuis l’enfance à un besoin de l’ordre du désir irrépressible. Enfant, il collectionnait déjà. L’art, survenu plus tard, aura été l’exutoire à l’ennui, «la compensation», avoue-t-il, de ses années universitaires. Ce cinéphile, persuadé de ne pas avoir les talents de sa passion, se résigne à devenir médecin comme son père, chirurgien plasticien, l’avait été. En 1980, il intègre le département de neuropsychiatrie de l’université Keio. Auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la psychologie sociale, son domaine de spécialité, il fonde dix ans plus tard la clinique Takahashi, à Tokyo. Seul lien avec sa pratique de la psychiatrie, son attention pour le hors-norme, la déviation et l’étrange constitue la ligne tortueuse de ses choix. Sa fascination alors qu’il était étudiant, dans les années 1970, pour Yayoi Kusama décidera de sa vocation de collectionneur. Il délaisse rapidement les artistes occidentaux pour se dédier à la scène émergente…
com.dsi.gazette.Article : 26848
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