Rosa, rosa, rosam…

Le succès des représentations de fleurs de cet artiste anversois tient à la virtuosité de ses compositions, qu’il décline sous forme de tableaux ou de miniatures, sur toile ou sur papier. Celle-ci est proposée sur sa toile d’origine, de chez «Belot rue de l’arbre sec» à Paris. À côté de grands bouquets composés dans la tradition nordique de Van Huysum, l’artiste a peint plusieurs natures mortes centrées sur un seul petit vase de quelques fleurs. Ici, une rose épanouie et d’autres en boutons. La transparence du verre, les gouttes d’eau sur le feuillage renforcent le réalisme et la limpidité virtuose de cette œuvre. Le contraste est délicat également entre le végétal et le minéral, entre les tons chaleureux du rose et la palette plus froide de gris et de verts. Formé au dessin d’architecture à l’académie d’Anvers, Jan Frans Van Dael quitte sa ville natale en 1786 pour s’installer à Paris. Sous l’influence de Gérard van Spaendonck, il se spécialise dans la peinture de fleurs. Dès 1793, il expose au Salon des compositions qui lui valent succès et commandes de riches collectionneurs et mécènes, mais aussi des décors pour les châteaux de Saint-Cloud, Bellevue et Chantilly. Louis XVIII et Charles X possèdent des tableaux de lui. Et surtout l’impératrice Joséphine, passionnée de roses : à Malmaison, elle réunit près de deux cent cinquante variétés, qu’elle fait immortaliser par les peintres Pierre-Joseph Redouté et Frans Van Dael. Ce dernier donne des leçons de peinture pour les femmes dans son atelier parisien… de l’impasse des Feuillantines. Ça ne s’invente pas.