Au début du siècle dernier, Roger Godchaux côtoyait, à la ménagerie du Jardin des Plantes, François Pompon, Gaston Suisse ou Paul Jouve. Son art naturaliste, basé sur une observation attentive de ses modèles, lui permit d’obtenir en 1922 une médaille de bronze au Salon des artistes français, puis une médaille d’argent à l’Exposition des arts décoratifs de 1925. Les fauves deviennent vite ses sujets de prédilection, qu’il aime particulièrement décrire dans leur quotidien, buvant, se reposant ou jouant ; il modèle leur corps dans la terre par des stries obliques et des espaces lissés, qui permettent des effets de matière intéressants. L’art animalier s’est rapidement imposé à cet homme d’une grande sensibilité, qui fut élevé au sein d’une famille juive par un père antiquaire et une mère pianiste. Après des études à Vendôme, il monte à Paris en 1894 et entre à l’École des beaux-arts. Ses professeurs Jules Adler et Jean-Léon Gérôme lui apprennent toute la technique académique, nécessaire à une exécution maîtrisée ; il parfait sa formation à l’académie Julian en 1896. S’il commence à exposer dès 1905 au Salon des artistes français, sa carrière ne se concrétise véritablement qu’après la Grande Guerre. En 1928, l’État lui achète un éléphant en bronze, et neuf ans plus tard il signe un contrat d’édition avec la manufacture de Sèvres. Susse a quant à lui édité ses œuvres tant en bronze qu’en terre cuite.