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Rembrandt Bugatti ouvre la cage au fauve

Résultat 384 000 EUR
Publié le , par Anne Doridou-Heim
Vente le 17 mars 2023 - 14:30 (CET) - Salle 2 - Hôtel Drouot - 75009

Avec superbe, ce léopard avançait sans se retourner vers un résultat emplacement mérité.

Rembrandt Bugatti (1884-1916), Petit léopard marchant, bronze à patine nuancée de... Rembrandt Bugatti ouvre la cage au fauve
Rembrandt Bugatti (1884-1916), Petit léopard marchant, bronze à patine nuancée de bruns, signé sur la terrasse,
cachet du fondeur «cire perdue A.A 
Hébrard», numéro de tirage «6», 20 49 11 cm.
Adjugé : 384 000 

Il avait tout d’un grand en couverture de la Gazette n° ! Souple et frémissant de vie, ce Petit léopard marchant n’a eu qu’à apparaître pour séduire. Inédit sur le marché – un vrai plus –, il a été amadoué jusqu’à 384 000 €, un résultat bien mérité tant sa patine nuancée et sa musculature lui rendaient grâce. Dans la grande famille des animaux sculptés par Rembrandt Bugatti, les félins – tigres, lions, panthères et léopards – tiennent une place âprement disputée. À l’affût, se déplaçant, au repos, aux aguets, couché et baillant, il a su tout exprimer, preuve de son amour indéfectible pour les hôtes contraints des cages d’Europe. Dans le déploiement de cette énergie se reflète la puissance de leur intériorité. Le musée d’Orsay conserve un cliché d’époque (vers 1906) sur lequel on voit le sculpteur à Anvers, caressant un daim dans un enclos. Il y a une tendresse infinie dans ce geste que l’animal accepte en toute conscience. On sait à quel point il sera terriblement marqué par la mise à mort des pensionnaires du zoo flamand durant la Première Guerre mondiale… Dans sa monographie sur l’artiste (Rembrandt Bugatti : Life in Sculpture, Sladmore Gallery Editions, 2004), le galeriste londonien Edward Horswell voit dans l’animal sculpté la projection de ses états d’âme : «On peut, selon toute apparence, à peine douter qu’il s’identifiait à ses sujets en captivité, y voyant une image de son isolement émotionnel.» On avait choisi pour bien l’entourer un certain nombre de peintures modernes, et notamment une Nature morte aux oranges (38,5 55 cm) d’un artiste formé aux Beaux-Arts de Mexico, Ángel Zárraga y Argüelles (1886-1946). Comme nombre de compatriotes, c’est un talentueux muraliste et, si ses œuvres sont souvent empreintes d’un mysticisme ancré dans le folklore national, il n’en revendique pas moins une pleine liberté artistique, regardant du côté du cubisme, cézannien par exemple. Reproduite page 60 de la Gazette n° 10, la très appétissante composition, attestant justement de cette parenté, exprimait son jus à 36 400 €. Dans un tout autre esprit, plus coloré encore et très vitaminé aussi, Magic Space (100,5 134 cm) d’Erró (né en 1932) mettait en scène l’univers plastique de l’Islandais, ici assemblé à partir de personnages de BD et de la culture pop, à 23 400 €.

vendredi 17 mars 2023 - 14:30 (CET) - Live
Salle 2 - Hôtel Drouot - 75009
Blanchet & Associés
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