La première vente des maisons Beurret & Bailly et Galerie Widmer, depuis leur récent regroupement, est de bon augure. Elle a abouti le 21 mars à deux records mondiaux, pour Marius Borgeaud et Ferdinand Hodler. Du premier, Intérieur à la table rouge a été adjugé à un collectionneur étranger résidant en Suisse, pour un total de 535 000 CHF, soit près de quatre-vingt-dix fois son estimation haute de 60 000 CHF. Il s’agit du plus haut prix jamais atteint aux enchères pour une œuvre de Borgeaud si rare dans les catalogues de ventes , loin devant le dernier en date qui s’élevait, depuis 2015, à 102 000 CHF. Cette toile de 1923 est une version de plus petites dimensions du tableau conservé au Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, intitulé Intérieur aux deux verres. Elle a déjà été exposée près d’une dizaine de fois dans des musées de 1942, à l’espace Arlaud de Lausanne, en 2016 au musée d’art de Pully , et publiée dans le catalogue raisonné de Borgeaud. Cinq autres peintures de l’artiste composaient cette vente ; toutes appartenaient à la collection de Jean-Claude Givel (1946-2015), qui sera par ailleurs dispersée dans son intégralité à l’occasion de futures vacations chez le même opérateur. Ce chirurgien suisse découvre l’œuvre de Borgeaud dès les années 1960, pilier de sa collection avec Félix Vallotton et Louis Soutter. De Vallotton, la vente présentait près de vingt-cinq œuvres dont Le Grand Nuage, de 1918, a été adjugé 316 000 CHF , tandis que INRI, de Louis Soutter, a atteint 91 000 CHF, pour un prix de départ de 40 000 à 60 000 CHF. Outre cette collection particulière, le marteau a également, ce 21 mars, frappé la vente d’un Autoportrait de Ferdinand Hodler, exécuté à l’huile sur papier en 1916. Rares sont les autoportraits du peintre à apparaître sur le marché. Celui-ci appartient désormais à un collectionneur suisse, qui a déboursé pour l’emporter pas moins de 730 000 CHF, soit près de cinq fois son estimation haute. Il s’agit du nouveau record pour une huile sur papier de cet artiste.