Fidèles au rendez-vous, les amateurs d’art du Vietnam permettaient à cette vente de récolter 4,939 M€ frais compris (voir l'article Mai Trung Thu et Vu Cao Dam, tour d’horizon du Vietnam de la Gazette n° 33, pages 58 et 59). Son premier volet était réservé aux peintres, pour la plupart formés à l’École supérieure des beaux-arts de Hanoï. Il permettait à Luong Xuan Nhi – un artiste rare sur le marché – d’obtenir un record mondial avec Le Tricot, une œuvre intimiste atteignant à 756 440 € sur une estimation haute de 200 000 €. Acquise directement auprès du peintre et conservée dans la même famille jusqu’à aujourd’hui, elle montre le quotidien d’une jeune femme d’une classe aisée – en témoignent son ao dai, son collier en or et sa coiffure délicate – au début des années 1940. Dès 1936, Luong Xuan Nhi avait vu la finesse de son travail récompensée par une médaille d’or au Salon de la Société annamite d’encouragement à l’art et à l’industrie de Hanoï. Mai Trung Thu venait ensuite, grâce à La Cérémonie du thé, décrochée à 718 160 €, ce qui place cette peinture (55,8 x 55,8 cm) en seconde position de ses meilleurs résultats. Attendue autour de 40 000 €, une autre de ses œuvres était propulsée à 322 600 € : sa Composition à l’hortensia (60,5 x 45,5 cm). Vu Cao Dam suivait de près, à 309 840 €, avec Le Culte des ancêtres (78,5 x 47,5 cm à vue). Les artistes français n’étaient pas oubliés, Évariste Jonchère obtenant 58 500 € pour le bronze de sa Congaïe couture, une sculpture de 1940 fondue par E. Godard (62 x 21 x 21 cm), et Alix Aymé récoltant 26 000 € pour sa toile montrant Les Toits de Yunnanfou (60,3 x 69,3 cm). Le second volet, consacré aux objets d’art, réussissait à un paravent du XVIIIe-XIXe siècle, bataillé jusqu’à 224 400 €. En bois richement sculpté, il est incrusté de quatorze assiettes en porcelaine bleu blanc figurant des paysages ou illustrant des légendes mythiques de la culture vietnamienne.