Le château de Chabreville, en Charente, a longtemps été la résidence de cœur de l’égyptologue Alain Fouquet Abrial. La dispersion de son contenu, a mis en lumière le goût très sûr de son propriétaire pour la peinture ancienne.
Les Flandres, naturellement, fournissaient leur part de pépites qui, tout en demeurant anonymes, n’en étaient pas moins admirables. À l’image d’une huile sur toile relatant l’histoire de Loth et ses filles (118 x 164 cm), caractéristique de l’art de cette province au XVIIe siècle. Pour cette scène aux somptueux rendus d’étoffes, un collectionneur n’hésitait pas à offrir 34 290 €. Toujours originaire des Flandres, mais provenant d’un atelier de lissiers, une tapisserie en laine du XVIIe siècle (vers 1660) évoquait pour 16 510 € l’épisode biblique de Moïse frappant le rocher et la mer Rouge se refermant sur les chars égyptiens (312 x 493 cm). Direction l’Italie ensuite, et surtout Naples, avec ce bel exemple de son école de peinture au XVIIe siècle : Judith et Holopherne (voir l'article Récits bibliques et mythologiques, des Flandres à Naples de la Gazette n° 33, page 143). Pour acquérir cette huile (152 x 108 cm) montrant, paradoxalement, une Judith tout en fragilité, 22 987 € ont été nécessaires. L’école florentine du même siècle prenait alors la relève avec la toile mythologique Vénus découvrant Adonis mort (108 x 117 cm), portant une marque «J.B.» à chaud sur le châssis. On l’emportait pour 22 325 €. Enfin, un Portrait de femme en robe de soie dorée (79 x 62 cm), attribué à Hyacinthe Rigaud, attirait 11 430 €.