Un nouveau record vient de tomber à Stockholm pour le peintre suédois, confirmant l’intérêt croissant du marché pour l’art moderne scandinave.
Le dernier record de Ragnar Sandberg datait de 2012. Il avait été frappé dans la capitale suédoise par Stockholms Auktionsverk pour cette même huile, Najadens Barkass. Lilla Bommen, une œuvre de 1937. Issu d’une des périodes les plus fécondes de l’artiste, le tableau avait alors récolté 4 MSEK (env. 350 000 €). Les huiles de cette époque, à contre-courant des œuvres sombres de ses contemporains suédois, sont dominées par un jaune lumineux, inspiré par le travail du postimpressionniste Pierre Bonnard, l’une des grandes références pour Ragnar Sandberg. Sa série de Najadens Barkass, réalisée entre 1935 et 1937 à Lilla Bommen, un quartier du port de Göteborg, pousse ce colorisme à son paroxysme, donnant un nouveau relief à sa ville natale bien-aimée. L’huile était revenue en salle ce vendredi 12 mai à Stockholm avec une estimation de 2/3 MSEK chez Uppsala Auktionskammare. C’était sans compter sur le regard que portent aujourd’hui les collectionneurs sur l’art suédois de la première moitié du XXe siècle. En offrant 8,3 MSEK, l’enchérisseur double le précédent exploit et ouvre de nouvelles perspectives pour ce segment. Le coup de projecteur dont a bénéficié la scène suédoise lors de la dispersion d’une partie de la collection J.E. Safra par Sotheby’s, à Londres en juin 2022, n’y est probablement pas étranger. Wave V d’August Strindberg (1849-1912), exécutée en 1901, démultipliait alors son estimation pour s’envoler à 8 M£, la plus chère adjudication à ce jour pour un nom suédois. Aussi ces derniers se sont-ils relativement bien vendus chez Uppsala Auktionskammare : Einar Jolin (1890-1976) récoltait 700 000 SEK pour une vue de Stockholm de 1956, doublant son estimation, Olle Olsson Hagalund (1904-1972) décrochait 525 000 SEK pour Maison rose (38 x 46 cm), estimée 300 000/350 000 SEK, et cinq des six huiles d’Isaac Grünewald (1889-1946) partaient au-delà de leur estimation, entre 90 000 et 250 000 SEK. Ce nouvel intérêt pour les peintres du Nord permet à Sandberg de talonner une signature montante de la Suède des années 1900, Carl Larsson, dont la plus haute enchère à ce jour est de 10,5 MSEK, frappée en 2008 par Bukowskis, à Stockholm.